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Londres. Un tourbillon quasi perpétuel. Un fourmillement d’humains stressés, surexcités, certains vaquant à leurs occupations diverses, d’autres préférant profiter de cette magnifique matinée d’un beau samedi de février.
Le bourdonnement indistinct venant du fond d’un petit café du centre laissait pourtant indifférent un certain jeune homme, attablé seul légèrement en retrait.
Alors que ses voisins riaient aux éclats, que les jeunes filles gloussaient en se repoudrant le nez, et que les vieux habitués regardaient d’un œil torve leur pichet de bière, Matthew lui, restait insensible à tant d’activité.
Comme déconnecté du monde extérieur, ce jeune londonien, -ricain de naissance- semblait totalement dénué de toute la vivacité qu’on associe si souvent à la jeunesse.
Bon. Il fallait également avouer qu’il était très rare de tomber sur un Matt de bonne humeur, lui qui avait pour habitude de ne jamais laisser traîner quelconque marque de gentillesse sur son visage pâle.
Non, il n’était pas de ceux qui, un sourire constamment collé aux lèvres passaient leur temps à irer aux éclats comme si rien ne leur importait. Et non il ne s’encombrait pas de choses aussi futiles que la politesse, la fausse modestie, et toutes les pirouettes dont usaient ceux qui ignoraient tout de la franchise.
Bien que la mine sombre du garçon ne fut pas en soi une surprise, il n’en restait pas moins relativement abattu. La preuve : Cela faisait près d’une heure qu’il supportait les minauderies incessantes des deux jeunes filles de derrière lui, sans avoir manifesté ne serait-ce qu’une unique fois son agacement.
Non, Matthew se contentait seulement de fixer le regard vide, sa tasse de café serré, un peu à la manière des deux soulards, à leur différence qu’il était totalement sobre. Quoi que, ce n’était pas l’envie de s’enfiler une bouteille qui lui manquait. Une. Ou deux.
Ou un meurtre. Au choix, du temps qu’il pouvait oublier Katelyn. Sa petite Kate, sa sœur, la seule à qui il ai jamais accordé sa confiance et son amitié.
Cela faisait maintenant près de deux semaines qu’il n’avait pas eu de nouvelles, son nom s’ajoutant à la liste de plus en plus longue des disparitions qui ne semblaient jamais vouloir cesser. Une semaine et quatre jours exactement. Exactement le genre de détails qu’on voudrait par la même occasion oublier.
Soupirant légèrement, le jeune homme détacha avec un effort immense son regard de sa tasse, dans une vague tentative de reprendre un peu ses esprits. Il fallait qu’il se reprenne, qu’il évite de penser à tout cela. Mais cette alternative lui semblait tellement loin, comme si il lui était tout simplement impossible d’espérer pouvoir l’accomplir.
Se levant enfin, il laissa sur le coin de la table juste de quoi payer le café, avant de s’éloigner sans grand enthousiasme, et sans direction bien précise.
Que pouvait il faire ? Même le sport qui dans ses moments de déprime l’aidait à surmonter les épreuves ne lui disait vraiment rien, si ce n’est qu’une vague envie de vomir. L’envie de cracher ses tripes lui arrivait si souvent ces temps ci…
C’est alors qu’il
l’a vit.
De longs cheveux bruns. Une silhouette fine se découpant au loin, tournant au coin de la rue. Non, ce n’était tout simplement pas possible.
Cela ne pouvait être elle ! Et si …Plus d’hésitation, d’aucune sorte. Le garçon, complètement obsédé par cette apparition venue du ciel, accéléra, bousculant au passage un couple de touristes japonais. Il ne fallait absolument pas qu’il l’a perde de vue.
Pas maintenant !La foule dense était la seule barrière qui le séparait de sa sœur. Son cœur battant à mille à l’heure, il finit par déboucher dans une ruelle étroite et déserte. Le temps d'habituer ses yeux au brusque changement de lumière, et il était repartit, se guidant du bruit seul qui s'échappaient des bottines de la personne le précédant.
Puis lorsqu'il fut arrivé à sa hauteur, il s'accrocha à son manteau avant de décréter d'une voix sourde:
"Katelyn!?"Mais ce n'était pas Katelyn. Les mêmes cheveux bruns, les mêmes yeux azur ... Même si il n'avait jamais rien su du véritable physique de sa sœur, la jeune fille qu'il avait devant ses yeux n'était en rien sa chère petite Kate.
L'excitation fit place à la déception, l'effervescence à une immense tristesse.Tellement obsédé par cette histoire de disparition, il commençait à en perdre la boule, et à voir sa sœur partout.
Encore sonné, il laissa planer un long silence, avant de se rendre compte de ce qu'il venait de faire: soit agresser une personne qu'il ne connaissait pas, sans s'excuser ni même s'expliquer, et qui plus est dans une ruelle sombre et mal éclairée.
"Excusez moi, j'ai du surement me tromper."Surement?
Ça veut dire quoi surement? T'as encore des doutes sombre crétin? se demandait -il en se mordant avec force sa lèvres inférieure.
Il eut soudain l'envie de décamper sans demander son reste, mais se retrouvait comme paralysé là, entre l'inconnue, et l'entrée d'une boutique miteuse.
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(HJ: Libre, vient qui veut, sachant que si c'était une fille, ça se porterait plus au contexte quand même ^^)EDIT: Ca me va Francesca, je suis pas pressé