EVITE-T-ELLE DE RENTRER CHEZ ELLE ? ... BIEN SUR QUE NON !

*Waiting for true love...* Messages : 111 Date d'inscription : 24/01/2008

WHAT'S SO WRONG WITH ME ?

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Sixtine n’était vraiment pas d’humeur à rentrer chez elle ce soir. Bon, certes, un jour où l’autre elle y serait contrainte mais plus elle pouvait retarder ce moment, et bien plus elle le ferait. Elle avait peur que son père soit rentré exprès et l’attende histoire de « lui expliquer » comme il dirait. Mais il n’y avait rien à expliquer. Tout était très clair. Il trompait sa mère, et sûrement pas avec une seule fille. D’ailleurs, Sixtine soupçonnait son père de ne jamais réellement avoir de relations avec ces filles. Non, il n’avait pas rencontré une autre femme qu’il aimait, mais il passait juste du bon temps avec des mannequins de passages. Et franchement, Sixtine ne savait pas ce qu’elle préférait. Dans le deuxième cas, il n’y avait pas de sentiments, et elle pouvait toujours penser que son père aimait sa mère. Et çà la rassurait. Mais d’un côté çà en faisait un pourri. Bon d’accord avec la première option ce n’était pas très très glorieux non plus, mais c’était tout de même mieux. Enfin moins pire si nous pouvons dire comme çà. Bref, Sixtine n’avait vraiment pas envie de voir son père. Il lui avait laissé ce message ce matin qui disait qu’il voulait lui parler car cette situation ne pouvait plus durer. Comme elle ne l’avait pas rappeler, il avait du rentrer plus tôt ! Quoi qu’elle n’était même pas sûre qu’il se soit « embété » à rentré tôt pour elle. Mais mieux valait ne pas prendre de risque.

Sixtine avait donc passé toute la journée dehors, à trainer des pieds dans la rue, sans but réel. Elle n’avait strictement rien fait. Ah si ! Elle avait craqué pour cette paire de Manolo Blahnik noire. Mais comment pouvait t'on décemment lui en vouloir ? Il n’y avait que le shopping qui pouvait lui faire un peu retrouver le sourire. Peut être l’amour aussi, mais elle n’était pas vraiment experte dans ce domaine, donc elle ne pouvait pas vraiment s’avancer à prétendre cela. A penser à cela, elle déprima encore plus. Elle avait renoncé à l’amour lorsqu’elle avait renoncé à Jason, car Maddie sa meilleure amie, l’aimait aussi. Maintenant, elle ne l’amait plus du tout. Elle s’était complètement refermée et s’était empêchée de tomber amoureuse de qui que ce soit. Mais voilà, il y avait ce garçon. Dès qu’elle l’avait vu la première fois, son cœur avait battu plus vite que jamais. Mais voilà, ayant renoncer à l’amour, elle ne voulait pas avouer ses sentiments pour le jeune homme. Ah si seulement elle se rendait compte que c’était LA chose qu’il lui manquait pour être heureuse. Mais quand on est têtue, on est têtue.

Bref. Après une journée à traîner dans les rues de New-York, Sixtine avait un petit creu. Et pourtant elle n’avait envie de rien. Mais elle savait que si elle ne mangeait pas, elle allait vite tomber en hypoglycémie. Et on appellerais son père pour qu’il vienne la chercher et elle ne voulait pas le voir (rho encore à cause de çà ! Tenace la petite je vous dit !). Elle opta donc pour le Kentucky Fried Chicken. Elle se dirigea vers le comptoir, et commanda un coca-light, des frites et des nuggets. Elle scanna alors la salle du regard, dans le but de trouver une table libre. Mais il n’y en avait pas. Enfin, le seul endroit où il y avait de la place était cette très longue table. Personne ne s’y asseyait car il n’y avait pas de « séparations » et on avait un peu l’impression de manger avec son voisin. Mais en l’occurrence çà ne gênait pas vraiment Sixtine. Tout simplement parce qu’une seule personne y était assise ! Alors ce n’est pas elle qui allait l’embêter. Elle s’assit donc sur le banc pas loin de la grande brune mince. Elle devait être étudiante car elle semblait réviser, et paraissait plus grande et mature qu’une simple lycéenne comme elle ><

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Kathleen n'était pas fan des fast food. Non pas que la malbouffe la rebutait, bien au contraire elle aimait ingérer des tonnes de produits chimiques bourrés de conservateurs, mais la foule bruyante qui allait de paire avec la rendait folle. Au point qu'elle s'était souvent demandée si elle n'était pas agoraphobe. Ou misanthrope. La dernière hypothèse se rapprochant plus de la réalité.
Mais lorsque la nourriture de la cafétariat de son école d'art surpassait la limite du mangeable la jeune française filait se consoler devant un hamburger appétissant à partir du moment où sa fabrication reste inconnue.

Aujourd'hui, comme tous les midis en semaine, le restaurant était bondé et Kitty ne put s'empêcher de grimacer de dégoût en franchissant les portes du KFC, tout comme elle avait grimacé en jetant un coup d'oeil sur le plat de carottes à la date de péremption douteuse qui lui était proposé au Camberwell College of Arts. Faire la queue l'agaçait fortement, surtout lorsque son estomac criait famine. Aussi ce fut avec une froideur et une nonchalance habituelle qu'elle passa commande, avant de s'installer à l'endroit détesté des clients : la longue table où l'intimité faisait faux bond. Mais la jeune femme s'en fichait, elle était seule et n'avait rien à cacher, si ce n'était ses livres d'histoire de l'art. Elle les sortit et les ouvrit aux différents chapitres concernant l'art celte, sur lequel elle travaillait actuellement, avec tout ce qui va avec : culture, musique...
Mais ce sujet l'interessait réellement et c'est sans réticence aucune qu'elle se lança dans sa lecture, et sur son hamburger au poulet.

Au bout d'une dizaine de minutes, la page que Kathleen lisait s'assombrit, et la demoiselle reconnut sans mal la silhouette d'une personne de sexe féminin. Kitty leva les yeux et vit que la jeune inconnue la regardait, comme essayant de déterminer à quel type de voisine de table elle avait à faire. Elle fit donc de même, mais d'un simple coup d'oeil. De taille moyenne, rousse au yeux d'un bleu nuit. Vraiment mignonne. Surement au lycée, bref, une fille banale comme on en croisait tous les jours au détour d'une rue. Mais ses yeux étaient vraiment magnifiques. Kathleen se demanda si les siens étaient pareils, en réalité.
La française se replongea dans son livre tout en avalant le dernier morceau d'hamburger en le savourant jusqu'à l'instant fatidique où la nourriture s'enfonce dans les profondeurs inconnues de la gorge. (Ca ferait presque peur !) Regard en biais discret. Non, décidemment elle ne pouvait pas laisser passer un regard si beau. Elle sortit de son sac son carnet de croquis et son matériel à dessin rangé dans une petite trousse prune, doucement de sorte de ne pas affoler la jeune fille occupée à manger ses nuggets.
Juste un croquis. Elle retravaillerait la couleur et les détails chez elle, dans son petit coin d'atelier qu'elle avait emménagé. Regard en biais. Quatre coups de crayon délimitent la zone des yeux puis ce qui les entourent. Regard en biais. Le front, le nez, la bouche, les joues, les oreilles... Kathleen semblait être entrée en transe, habillant la feuille blanche de petits traits nets et précis...

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...

Sixtine saisissait machinalement des frites, les plongeait dans le ketchup, et les fourrait dans sa bouche. Elle n’éprouvait aucun plaisir à manger et faisait cela comme si c’était une obligation, comme si elle n’avait pas le choix. Et à vrai dire, c’était un peu ce qu’il se passait. Elle avait décidé d’entrer dans le fast-food juste parce que sinon elle allait tomber en hypoglycémie. A vrai dire, aujourd’hui, elle n’avait goût à rien. Même l’achat de sa nouvelle paire de chaussure ne lui avait pas procuré le moindre plaisir.

Sixtine jeta un coup d’œil à la jeune femme qui était assise à côté d’elle. Elle était plutôt jolie. Et mince. Elle essaya de voir ce qu’il y avait de marqué sur le livre qu’elle lisait y vint à en déduire qu’il parlait d’art. Elle devait être étudiante en art. Satisfaite de sa conclusion, Sixtine retourna la tête et replongea son regard dans son paquet de nuggets. Passionnant. Vraiment. Elle continuait son repas, tout en se demandant ce qu’elle ferait ensuite. Elle n’avait envie de rien, mais la seule chose qu’elle supporterait était de s’enfermer dans son immense chambre, de mettre son CD de « Apologize » en boucle, de s’allonger sur son lit, de fermer les yeux et de rêver. De rêver des malheurs qui lui arrivaient. Mais sauf que dans la version Sixtine, tout se terminait bien car tout son malheur était compensé par ce qu’elle vivait avec ce garçon. Oui celui qu’elle aimait. Parce que dans ses rêves, il l’aimait aussi, et il lui avouait. Et c’était magnifique. Mais comme Sixtine ne s’avouait que dans ses rêves qu’elle l’aimait, çà ne risquerait pas franchement de se passer tout de suite. Et puis de toutes façons, elle était persuadée que ce n’était pas réciproque.

Sixtine revint à elle après sur ce petit HS « que vais-je faire après ? ». Mais si son père était chez elle … Elle décida donc qu’elle téléphonerais au bureau de son père pour être sûre qu’il y était et donc pas à la maison. Peut être même était-il partit en voyage d’affaire, ce qui arrivait très souvent. Sixtine regarda en biais ce que faisait sa voisine. Apparemment, elle dessinait. Ses hypothèses se confirmaient donc. Est-ce qu’elle était parano, où cette jeune artiste l’observait ? Non elle devait dessiner le restaurant en général. Ou peut-être le comptoir. Pourtant il lui semblait bien que … Quoi de plus simple que de demander dans ces cas là. Sixtine hésita une seconde. Devait-elle déranger sa voisine pour çà ? Mais d’un autre côté, elle avait réellement envie de voir ce qu’elle était en train de représenter !

Tu dessines quoi ?

Voilà c'était demandé et avec sa voix la plus douce et la plus aimable. De toutes façons, soit elle la rembarrais, soit elle lui répondrais gentiment. Ce serait sûrement la deuxième option car la jeune femme n’avait vraiment pas l’air méchante. Et si elle n’avait pas envie de continuer à lui parler, et bien elle ne prononcerait rien de plus que sa réponse. Et Sixtine comprendrait le message ! Rho c’est fou comme on se torture l’esprit pour une simple question !

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Le dessin de Kathleen avançait vite, et paradoxalement, l'assiette de frites de son modèle se vidait à la même allure. La jeune fille faisait la moue, rebutée devant cette nourriture grasse. Pourquoi venir au fast-food dans ce cas ? Mais Kitty se moquait bien de connaître la raison de sa venue, du moment que son expression donne un charme à la scène.
L'étudiante en art voyait déja le tableau. Cette jolie rousse fixant la frite qu'elle tenait du bout des doigts, d'un air de dégout qui faisait resortir ses magnifiques yeux. Un bleu abyssal, comme le bleu du fond des océans, là où se tapissent de dégueulasses bêtes marines inconnues. Kathleen frissona. La jeune fille dissimulait-elle de vilains démons derrière son regard attirant ? Quelle importance ?
" Blasphème au Royaume du Dieu Poulet. "
Le titre était choisi. Kathleen devait se montrer un peu trop enthousiaste car la rousse avait remarqué ses regards. Elle pria pour que la fameuse question fatidique ne s'échappe pas de ses lèvres. Non...Non.

« Tu dessines quoi ? »

Kitty expira. Et si. Mais après tout, la jeune fille était directement concernée, droits d'auteur et compagnie, alors la femme ne pouvait rien lui refuser. Elle traca le trait final et leva son carnet à croquis, de sorte que sa voisine de table puisse voir ce qui y était représenté.

« Bon biensur, il n'y a encore aucune couleur mais je compte laisser un maximum de blanc pour un effet de légèreté. »

Nous n'appartenons pas au même monde, garde tes distances. Très aimable, oui. Kathleen avait certes le talent, mais elle manquait cruellement de sociabilité. Détail qui la rendait étrangement populaire, aussi bien dans le bon sens que dans le mauvais. La jeune femme ne savait pas trop quoi penser de ce statut, prise entre l'agacement et le doux sentiment de victoire qui l'envahissait lorsque tous les regards se tournaient vers elle quand elle entrait dans une pièce. Mais ceci n'était valable que dans les enceintes de son école d'art. En dehors, elle redevait un être se mêlant à la foule grouillante. Mais elle gardait son sale caractère et sa froideur naturelle, il ne fallait pas rêver.
Essayer de paraître sympathique ? Non. Ne pas l'envoyer se faire voir ? Oui, de préférence. Et puis elle avait l'air gentille, peut-être un peu trop au goût de la Reine des Glaces mais on ne pouvait lui reprocher la douceur dans sa voix lorsqu'elle avait pris la parole.

« C'est toi. Au cas où tu ne l'avais pas deviné. »

La jeune femme avait rassemblé toutes ses forces (non, j'exagère) pour parler d'une voix agréable. L'identité était quelque chose d'ambigüe, étant donné qu'une personne ne voyait pas quelqu'un de la même manière que son voisin. Aussi Kathleen précisa ce détail, sachant combien les gens aimaient savoir de quelle manière l'autre le percevait. Il était très courant d'entendre une question du genre de « Dis, comment tu me vois ? », et cette vision de soi tournait à l'obsession.

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Contrairement à ce qu’elle s’était imaginé, sa voisine ne se sentit pas gênée par la question que Sixtine venait de lui poser. Ou du moins, si elle l’était, elle n’en laisser rien paraître. Elle leva simplement son carnet afin de montrer à son interlocutrice ce qu’elle était en train de dessiner depuis quelques minutes. Sixtine fut quelque peu déconcertée par ce qui se trouvait sur le papier. Le dessin représentait une jeune fille. Elle ne pouvait pas en dire beaucoup plus, car il n’y avait pas de couleurs. Cependant, les traits du visage lui disaient quelque chose. Elle n’avait pas voulu s’imaginer tout de suite que sa voisine était en train de la dessiner car vous imaginez vous « -C’est moi que tu dessines ? –Euh non, pourquoi ? » Oui on est d’accord : plutôt gênant, et pour les deux personnes. Voilà pourquoi elle n’avait pas tout de suite tiré les conclusions. Mais maintenant qu’elle avait le croquis sous les yeux, il lui semblait réellement qu’il s’agissait d’elle. C’était comme cela qu’elle se voyait. Plus ou moins. Et puis c’était un dessin. Bien qu’assez réaliste. Sixtine était sur point de demander si c’était bien elle mais sa voisine la devança en l’affirmant d’elle-même.

"- Oh !"

C’est tout ce qu’elle avait réussi à répondre ? « Oh » ? Plutôt pitoyable, je vous l’accorde. En même temps, que répondre à çà. Etrangement, cela ne gênait pas vraiment Sixtine. Elle ne se sentait pas non plus flattée car elle ne savait pas pourquoi sa voisine l’avait dessiné ! Etait-ce parce qu’elle la voyait avec les cheveux violets et que c’était vraiment une occasion trop rare et une personne trop originale pour la laisser passer ? Ou juste parce qu’elle était extrêmement jolie ? C’était çà le problème majeur quand personne ne se voyait de la même façon : on ne savait jamais si les autres nous voyaient beau ou laid ! Et on devait avouer que c’était assez déconcertant. Ce que Sixtine ressentit à ce moment là fut de la curiosité ! Elle aurait voulu que sa voisine ait de quoi faire la couleur afin qu’elle voit comme elle la percevait. Enfin elle pouvait toujours lui demander. Certes. Mais c’était moins drôle. Enfin qui parle d’être drôle.

"-Oui, en fait je m'en était doutée ! C'est plus ou moins comme çà que je me vois ! Enfin sauf si pour toi mes cheveux sont bleux, alors là il y a un problème !"

Sixtine laissa échappé une sorte de petit rire après sa remarque. Etonnament, parler avec cette étrangère la détendait. Enfin, c’est qu’elle ne pensait pas à son père et à tous ses problèmes depuis qu’elle avait engagé la discussion. Elle se doutait qu’elle n’allait pas durer très longtemps mais çà lui changeait les idées en attendant la reconnection avec le monde réel Elle ne savait pas vraiment si çà dérangeait sa voisine qu’elle lui parle mais elle n’avait pas parut trop froide en répondant donc Sixtine en avait déduit qu’elle ne lui en voulait pas trop. D’un côté, c’était peut être seulement pour être polie. Mais elle se laissait aller par le fil de la conversation.

"-En fait moi c'est Sixtine !"

Elle avait cru bon de se présenter. Enfin lui dire son nom lui paraissait la moindre des choses lorsque l'on commencait à discuter avec quelqu'un. Et puis elle ne savait pas quoi dire d'autre de toutes façons. C'était un peu sorti tout seul. Naturel. Et quoi de mieux que le naturel ?! ...

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La jolie rousse contempla le croquis en émettant un petit bruit de surprise lorsque Kathleen lui avoua que c'était sa personne qui était représentée sur le bout de papier. Elle semblait réfléchir, et la française en profita pour ranger ses crayons et sa gomme dans la petite trousse prune. Sa voisine émergea alors de son observation et semblait avoir quelque chose à déclarer.

« Oui, en fait je m'en était doutée ! C'est plus ou moins comme çà que je me vois ! Enfin sauf si pour toi mes cheveux sont bleux, alors là il y a un problème !
Au fait, moi c'est Sixtine. »

C'est cool. Kathleen esquissa un sourire imperspectible, comme pour dissimuler ses pensées derrière ce masque de gentillesse et d'accessiblité. La jeune fille voulait être rassurée, quoi de plus naturel ? Et l'étudiante en art pouvait satisfaire ce besoin. La question est : le voulait-elle ? Faire sa Bonne Action du jour ? Elle pouvait tout aussi bien donner une pièce au SDF du coin de la rue. La jeune femme consulta discrètement l'horloge aux couleurs du KFC, accrochée sur le mur derrière la rousse. A son grand regret il lui restait largement le temps d'assouvir le désir de la demoiselle aux magnifiques yeux. Kitty soupira et plongea la main dans son sac avant d'en sortir une autre trousse, verte pomme cette fois-ci. Elle l'ouvrit sans donner une quelconque explication à sa voisine qui la regardait s'affairer. De l'orange.

« Tes cheveux ne sont pas bleus mais couleur carotte. Mais je te rassure, tu es très jolie. Et tes yeux...»

Kathleen fouilla dans la trousse à la recherche d'un feutre s'approchant le plus de la couleur réelle des mirettes de la jeune fille.

« Tes yeux sont tout simplement splendides. Il m'est impossible d'en reproduire la couleur exacte ici, je ne suis pas équipée pour. Mais j'essaierai. Chez moi. »

La française se rendit compte que beaucoup trop d'éloges venaient de sortir de sa bouche. Après tout, peut-être que la dénommée Sixtine avait un égo surdimensionné. Elle crut bon de rajouter que cela ne concernait biensur qu'elle, et que le vieil homme non loin d'elles la voyait peut-être avec des cheveux bleux, effectivement. Mais Kitty espera que la jeune fille serait assez intelligente pour faire la part des choses d'elle même. Mais pas assez pour se rendre compte qu'elle ne lui avait pas retourner la politesse de se présenter. Ne prenons pas de risques.

« Kathleen. Enchantée. »

Vraiment ?