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 ANGIE - Salvation |PV|

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Jake Wakefield

Jake Wakefield


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MessageSujet: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyMer 30 Jan - 23:09

RECUERDOS
24 novembre 2007












Junkie’s Lounge. Le nom du bar, en soi, était déjà extrêmement provocateur, mais il suffisait d’entrer pour voir qu’il n’y avait pas que cette appellation qui défie les autorités. A l’intérieur, ce qui frappait d’abord, c’était l’obscurité : alors que la plupart des cafés explosaient de lumière une fois la nuit tombée, ce lieu n’était que ténèbres, dissimulant les vices dans un brouillard de fumée. Ensuite, c’était l’odeur : le parfum rance de la sueur se mêlait aux bouffées de cigarettes et d’alcools forts. Enfin, le bruit. Des chuchotements, des rires étouffés, certains gémissements, peu de silences et une ambiance étrangement familière. J ne s’étonnait de rien : la clope qu’il avait à la main était sa douzième, et le verre de scotch qu’il avait dans l’autre était au moins son huitième. Soirée habituelle, en somme. Entouré de deux femmes sensuelles, il sentait pourtant d’autres besoins monter : aucune d’elles ne l’intéressait. Il voulait voir MJ, mais elle avait sa soirée occupée. Heureusement, elle lui avait promis que le lendemain les réunirait. Non. C’était autre chose qui l’obsédait : la drogue qu’il gardait précieusement dans sa poche. Inspirer, expirer. Et puis, il fit un geste violent de la main qui étonna les deux femmes et les fit se taire. Sans un mot, il se leva et se dirigea vers les toilettes. Avant de sentir un homme le retenir par l’épaule. Le manager.

M - Jake. Non.
J - Quoi ? Je n’ai même plus le droit d’aller aux toilettes ? Allez, arrête.
M - Je sais très bien ce que tu vas y faire, et c’est hors de question.


J haussa un sourcil, sentant la tension et l’angoisse croître dans son esprit. Son sourire crispé fut remarqué par le manager, qui lui aussi commença à s’inquiéter. Ce n'était pas un homme ni méchant ni strict en général, mais il connaissait J depuis un certain nombre d'années et l'indulgence qu'il avait eu au début - du fait de son histoire, qu'il avait appris au fil de ses ivresses - s'estompait peu à peu. Cependant, il était toujours doux, et s'occupait régulièrement de lui quand il faisait des crises et que le bar n'était pas trop bondé. Malheureusement, ce soir-là, chaque table était occupée, il lui serait impossible de veiller sur lui. Les yeux du quarantenaire se baissèrent lentement vers la braguette que J commençait à ouvrir. Il lui restait peu de temps. Il pensa qu'il pourrait toujours appeler A et se fit à l'idée que J voulait peut-être tout simplement aller aux toilettes. Trois, deux, un.

M - Très bien. Vas-y. Et montre-moi un peu que tu es capable d’aller aux toilettes sans laisser des pourritures dans ton sang.

Le jeune homme ne prit même pas la peine de répondre, mais sentait un incroyable soulagement qui apparut sur son visage. Ses pas rapides le menèrent aux toilettes, dans laquelle l’odeur rance s’intensifiait. Il plissa le nez, entra dans une cabine, et referma la braguette qu’il avait laissée à demi-ouverte. Puis, il passa, comme il le disait avec MJ, aux choses sérieuses. Brûler, couler, infiltrer. J ferma les yeux sous l’effet bienfaisant de la drogue. Avant de sentir les premiers effets secondaires. Merde. Il avait trop forcé la dose. Ses mains tremblèrent de nouveau, mais plus sous l’effet du besoin, il commença à voir trouble – quoique cela datait de plusieurs heures maintenant – mais surtout un fort sentiment de nausée lui emplit le corps. Son souffle s’accélérant, il comprit que ça n’allait pas tarder à dégénérer, et alors qu’il sortait désespérément son portable, quelqu’un frappa fortement des coups à la porte.

M - Tu l’as encore fait ! Sors de là. Tu es vraiment irresponsable, Jake. Allez, ouvre la porte. Il faut que tu t’en ailles.

Sous l’effet de l’angoisse, J faillit laisser tomber son portable. Il poussa une série de jurons, tous pires les uns que les autres, avant d’ouvrir la porte. Son visage pâle, en sueur, fit hausser un sourcil au manager qui comprit qu’il allait réellement mal. Comme de coutume, il prit le téléphone et composa le numéro d’A, qu’il connaissait maintenant par cœur.

M - Aaron ? – Jake fait de nouveau une crise – non je ne peux pas m’occuper de lui, j’ai beaucoup de clients ce soir – non, c’est hors de question – bon, écoute, je le mets à la rue, et si tu veux venir le chercher, tu le trouveras devant le café – d’accord, je veillerai sur lui jusqu’à ton arrivée – d’accord, j’ai dit, mais fais vite.

Le manager raccrocha, remit le portable dans la poche droite de J, puis la soutint jusqu’au comptoir : pas à pas, ils se déplacèrent, sous le regard vide des autres clients. J s’appuya sur le comptoir, la tête entre les bras, attendant la salvation qui viendrait, une fois de plus, de son meilleur ami. Un meilleur ami d’ailleurs bien particulier : celui qui venait toujours le secourir, le supporter, lui sourire, alors qu’il n’avait rien en retour. Un ange ? C’est ce que J aimait se dit. C’était son ange gardien. Une chanson s'éleva. Angie, des Rolling Stones. Et puis, un vent frais fila sur la nuque du jeune homme qui releva brusquement la tête : la porte venait de s’ouvrir sur A. J s’approcha, trébuchant presque à chaque pas, avant de se tenir sur son ami, les deux bras autour de son cou. Un murmure et un sourire.

J - Mon ange, tu es encore venu.


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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyDim 3 Fév - 18:58








Il n’avait jamais ressenti un lien si fort. Un genre de pacte de protection, qui faisait de lui une sorte d’ange gardien, qui se doit d’être toujours présent pour éviter qu’il ne plonge plus profondément dans l’emprise mortelle de la drogue. Il se devait de le protéger contre lui-même. De le sortir de cette merde dans laquelle il se trouvait. Lorsque Aaron remit son portable dans la poche de son jeans, un sentiment de colère l’envahit. Il avait recommencé. Il n’aurait pas dû.


Jake fait de nouveau une crise, fais vite. A ces mots, Aaron avait automatiquement plongé sur ses clefs de voiture, et en quelques secondes, il s’était déjà installé derrière le volant de sa caisse. Il devait faire vite. Seul lui pouvait faire revenir Jake. Il mit le contact et démarra en trombe, évitant au passage une vielle Taunus rouge qui arrivait derrière lui. Le klaxon réprobateur de la greluche qui lui faisait un doigt tout en articulant le mot « enculé » ne fit qu’augmenter sa vitesse. D’autres klaxons fusèrent, les feux rouges ne furent pas assez convainquant pour l’arrêter, c’était une urgence, c’était Jake. Rien n'aurait pu l'arrêter.

Le Junkie’s Lounge était encore à un ou deux kilomètres. La colère qui l’envahissait de plus en plus faisait apparaître les veines de son cou. Il tenait le volant d’une telle force que les tendons de ses mains se dessinaient parfaitement sous sa peau, et ses jointures se mirent à blanchir. Jake l’attendait en savant qu’à l’instant à l’autre, son ami déboulerait dans le bar pour l’emmener dans ses bras loin de l’Enfer. Aaron se gara à deux pas du Junkie’s. Vu la façon dont il avait effectué son créneau, il était à peu près sûr de retrouver sa voiture à la fourrière. Tant pis. Seul Jake comptait. Il sortit de sa voiture, et se mit à courir sur le trottoir. Les lampadaires éclairaient faiblement la rue, où commençait à affluer des jeunes bourrées, ivre mort après une séance de barathon assez réussie, en occurrence. L’enseigne lumineuse du Junkie’s était enfin en vue. Jake.

Il ouvrit la porte du bar. L’odeur acre de la cigarette et de la sueur l’envahissait soudainement, alors qu’il cherchait des yeux son ami. Il était au comptoir, le gérant jetant un œil sur lui. Aaron passa le perron de la porte. Jake venait de se rendre compte de sa présence, et titubant, il se dirigea vers lui. Il s’accrocha autour de son cou, et murmura les mêmes paroles qu’il avait l’habitude de prononcer que Aaron venait l’extirper de l’Enfer : Mon ange, tu es encore venu. Ses mots eurent un effet apaisant, comme à chaque fois. Sa colère s’évanouit, même si il savait pertinemment qu’il ne pourrait s’empêcher de lui faire reprendre raison.

    - Jake. Je serais toujours là.


Aaron remercia des yeux le gérant, et sortit des ténèbres, portant à moitié Jake pour éviter qu’il ne trébuche. Il marcha un peu sur le trottoir, prenant le chemin de la prochaine station de métro. Il n’avait pas envie de rentrer en voiture. Il voulait passer le plus de temps avec Jake, attendre qu’il se remette. Il resterait auprès de lui toute la nuit, comme il le faisait souvent, s’il le fallait. Le visage innocent de son ami l’apaisait. Et il savait que sa présence avait exactement le même effet pour Jake. Un petit square se dessina sur sa gauche, avec un banc qui luttait pour rester debout. Il installa son ami sur le côté encore stable, et se mit à genoux devant lui. Il lui sourit.

    -Tu vas bien ? Tu m’as encore flanqué une sacrée frousse quand j’ai vu le numéro du bar s’inscrire. Je m’imagine toujours ne …


Plus te voir. Cette idée lui fendit le cœur. Il y avait longtemps pensé.

    -Jake, fait pas le con. Je ne m’imagine pas vivre sans toi. Faut vraiment que tu arrêtes cette merde.




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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyDim 3 Fév - 20:18

HRP - Merde, ça valait vraiment la peine d'attendre,
tu écris merveilleusement bien. <3










La porte qui s'ouvre, les cordes de la guitare que l'on finit de gratter, les paroles de Comme d'habitude lancées de manière insouciante dans un haut-parleur : J percevait tout cela, mais avec un certain retard, et comme de très loin. Il appartenait à ce monde tout en se distinguant parfaitement du reste de ses composantes, comme une étoile rouge dans le ciel - rouge sang. Son coeur battait si vite qu'il avait, comme à chaque fois, l'impression de mourir sur ce comptoir. Jusqu'à rencontrer ses yeux. Il y lisait certes de l'inquiétude mais surtout la fidélité et l'envie de le réconforter. Une telle amitié, inimaginable. J eut un sourire innocent, celui d'un enfant pris sur le fait qui aimerai revenir en arrière, et plutôt que faire des bêtises, demander sagement un câlin. Si seulement il était capable de ne pas consommer. En sortant, J ne se tourna pas vers le manager, car il savait qu'A le remercierait du regard - comme d'habitude. Il s'appuyait lourdement sur son ami, et bien qu'il tentât d'être plus indépendant, sa démarche était encore trop incertaine et maladive pour qu'il le lachât. Avant que la porte ne se refermât sur lui, J la bloqua d'un geste de la main et se tourna vers A avec un sourire ambigü, mêlé d'une tristesse intense et d'un soulagement attendrissant.


J - Comme d'habitude.

Leur chanson. Il lui fit un clin d'oeil avant d'être pris d'une longue quinte de toux qui lui laissa une migraine accrue. Avec un frisson, il enlaça de nouveau A, se laissant mener sans crainte aucune. La brise fraîche qui filait dans les rues londoniennes l'éveillèrent quelque peu, lui rappelant qu'il faisait partie de cette entité, de cet univers, qu'il était un être comme les autres, aux habitudes pareilles à beaucoup d'autres. Il cessa de se prendre pour le centre du monde ou pour le grand malade et incompris de la galaxie, et les couleurs devinrent plus naturelles. Malheureusement, si la raison lui rétablit la vue, elle ne fit pas de même pour le reste : la démarche toujours vacillante, il entendait les sons soit trop faiblement, soit comme des explosions nucléaires. Il s'attendait à voir la voiture d'A, mais elle n'apparaissait pas, alors J comprit que, comme d'habitude, son meilleur ami allait passer un peu de temps avec lui, le temps qu'il se remette et le temps de lui dire à quel point ce qu'il faisait était dangereux. Alors que cela aurait pu énerver le jeune homme encore sous l'emprise de substances, et ainsi l'amener à se libérer et à courir dans les rues sans aucune gratitude, J ressentait au contraire une infinie reconnaissance pour ces traditions. Plus encore que dans son état normal, il était terrifié par l'obscurité et la solitude et si A le laissait seul, maintenant, il savait qu'il plongerait dans une crise terrible, pleine de larmes, de tremblements, de vomissements. Il eut un bref frisson, qui lui traversa l'ensemble du corps, à la simple pensée de tous ces moments traversés seul, dans la nuit de son appartement, quand son ange gardien n'avait pas encore fait son apparition dans sa vie.

Silence. A et J entrèrent dans un square. Les plantes dégageaient des bouffées d'odeur bien plus agréables que dans le Junkie's Lounge, et le jeune homme inspira largement cet oxygène bienfaisant. Il voulut passer, dans un geste de coquetterie, la main dans ses cheveux, mais il faillit trébucher et se rattrapa au bras tendu de son ami - comme d'habitude. Sourire. A le déposa sur un banc, et resta debout devant lui, en effervescence après l'inquiétude suscitée par l'appel.


A - Tu vas bien ? Tu m'as encore flanqué une sacrée frousse quand j'ai vu le numéro du bar s'inscrire. Je m'imagine toujours ne -

Plus te voir. Sans qu'A ait besoin de finir sa phrase, son regard l'avait fait pour lui. Et J le regardait avec émotion, lui aussi, sans prononcer un mot.

A - Jake, fais pas le con. Je ne m'imagine pas vivre sans toi. Faut vraiment que tu arrêtes cette merde.

Un long silence, encore. J voulait parler, mais savait qu'il allait balbutier et que ses phrases, comme d'habitude, s'emmêleraient en perdant leur signification. Tant pis.

J - Je suis désolé - tu sais - je ne suis pas méchant, je - on est meilleurs amis, hein ? - t'es mon ange - je ne pourrais pas vivre sans toi non plus - j'suis pas méchant - je suis désolé - mais c'était plus fort que moi - le besoin - tu sais - le besoin - t'es mon ange - tu m'en veux pas, hein ?

Un véritable gamin. Toujours aussi plein de la peur de l'abandon. De la foutue solitude et de ces maudites heures d'obscurité dans lesquelles il s'était lui-même plongé tant de fois. Plus maintenant, plus jamais.


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Aaron Wilde
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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyDim 10 Fév - 21:02




Je suis désolé. Il était désolé. Aaron savait qu’il était sincère, mais au fond de lui, il doutait de cette sincérité. Je suis désolé. Combien de fois l’avait-il entendu prononcer ses quelques mots ? Ces mots qui, involontairement de la part de Jake, lui faisaient du mal, le faisaient culpabiliser. Il ne voulait plus l’entendre s’excuser, il ne voulait qu’il ait à le faire. Même si cette tâche était difficile, Aaron s’était juré de sortir son ami de la tourmente, de l’Enfer d’où la drogue le maintenait prisonnier, le détruisant de l’intérieur petit à petit. C’était contre ce mal qu’Aaron voulait lutter. Car il savait que sans cela, Jake pouvait réussir, Jake avait tout pour lui : il était beau. Magnifiquement beau… Sous ses cernes noirs qui contrastaient avec la couleur bleu ciel de ses yeux, un visage parfait se dessinait. Ses cheveux noirs jais, coupé très court lui donnait cet air mystérieux qui faisait tant craquer les femmes. Oui, il était indéniable que Jake soit fait pour réussir. Et Aaron l’aiderait à tout prix, même si il doit se sacrifier pour lui. Se sacrifier, exactement. Ce n’est pas exagéré. C’est de l’amour.

De l’amour envers un frère, de l’amour envers un ami, à qui il partageait absolument tout, à qui il montrait tout, en qui il avait porté toute sa confiance. Je ne suis pas méchant. Comme d’habitude, Jake balbutiait des paroles qu’Aaron connaissait par cœur. Il les répétait presque du bout des lèvres, en même tant que son ami. Bien sûr que si, qu’il était méchant. Il était méchant envers lui-même. Il s’autodétruisait. Il gâchait une vie qu’Aaron aurait aimé avoir. Une vie libre, sans des parents multimillionnaires qui lui dictent ses agissements à la lettre, qui le formataient à leur image. Aaron s’était mis assis à côté de Jake. Il avait sa main autour du dos de son ami, un geste de réconfort, signifiant qu’il était là, qu’il n’avait pas à s’inquiéter. Il n’allait pas partir. Mais c'était plus fort que moi - le besoin - tu sais- le besoin - t'es mon ange - tu m'en veux pas, hein ? A ces mots, Aaron se crispa et se leva. Il se plaça devant Jake, lui pris les poignets entre ces mains et plongea son regard dans le bleu transparent de ses yeux.

« Jake. Ce n’est pas ce besoin qui doit contrôler ton corps. Ce besoin, il ne te fait que du mal, il ne faut pas y répondre, je te l’avais dit. Je te l’avais dit … Ca te détruit de l’intérieur, et en te détruisant, ça me détruit car je souffre de te voir dans cet état. »

Il avait hésité à mettre deux trois ‘merde’ ou ‘putain’ dans ses phrases. Mais Jake ne devait pas sentir l’énervement dans la voix d’Aaron. Un énervement qui était mélangé à de l’inquiétude, et qui mettait Aaron dans un état difficile à cerner, entre la tristesse et le désespoir. Il devait tenir, ne pas craquer. Il resserra son étreinte, et s’approcha du visage de Jake. Il était tellement proche que les lèvres d’Aaron pouvaient presque toucher sa joue. Une proximité qu’il développait afin de cacher son visage de Jake, enfin qu’il ne décèle rien d’inquiétant dans son regard.

« Je t’en veux pour rien au monde, Jake. Mais il faut vraiment que tu réagisses. Que tu prennes ton courage à deux mains, et que tu arrêtes la drogue. C’est plus facile à dire qu’à faire, je sais. Mais écoute ton ange, okay ? »

Aaron pivota sur lui-même et se remit assis. Il attrapa le bras de Jake et releva la manche qui le protégeait. Il passa son doigt le long de ses veines apparentes, et s’arrêta là où de plusieurs petites cicatrices formaient comme une ligne rougeâtre. Il caressa cet endroit, et dessina une croix du bout de son index. C’était comme un barrage qu’Aaron voulait lui créer, afin qu’il comprenne qu’aucunes autres aiguilles ne devaient pénétrer son corps. Il lâcha son bras et s’adossa contre le dossier en bois du banc. Il plongea son regard dans l’immensité céleste qu’égayaient plusieurs étoiles. C’était la nouvelle lune.

« Regarde, Jake. C’est la nouvelle lune. Le moment où elle oublie son cycle passé, et qu’elle en commence un autre. Tu devrais faire pareil. Oublier le cycle infernal de la drogue, et en commencer un nouveau. Un cycle nouveau, ouais. C’est ce qu’il te faudrait. Tu n’es pas d’accord avec moi ? Et si tu commençais quelque chose de nouveau, cette nuit, ce soir, à l’instant. Un sorte de pacte avec toi-même, et avec moi… »

Silence. Aaron ferma ses yeux.

« S’il te plait. »





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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyDim 10 Fév - 22:41



MY
BLONDY
ANGEL










A s'était levé. Et dans ce geste, les mille angoisses qui emplissaient systématiquement J explosèrent de nouveau. Partait-il ? Non. S'il-te-plaît. Il voulait parler, il le dévisageait seulement. Ne pars pas.


A - Jake. Ce n'est pas ce besoin qui doit contrôler ton corps. Ce besoin, il ne te fait que du mal, il ne faut pas y répondre, je te l'avais dit. Je te l'avais dit. Ca te détruit de l'intérieur, et en te détruisant, ça me détruit, car je souffre de te voir dans cet état.

Ma main caresse tes cheveux, presque malgré moi, comme d'habitude. Les paroles de la chanson hantaient J, qui passa ses doigts fins et longs dans les cheveux châtains/blonds de son interlocuteur. Il lisait dans les yeux d'A mille sentiments qui l'inquiétaient : il y avait le désespoir, la colère, mais surtout, un début de lassitude - ou du moins est-ce ainsi que l'esprit puéril perçut quelques étincelles dans le regard de son ami. Le jeune homme, après un frisson vaste et destructeur, sentit toute la portée de ses actes. Il allait perdre la seule personne qui l'avait supporté depuis de nombreuses années, la seule qui pouvait prétendre au titre d'ami. Il allait perdre A à cause de ce foutu besoin qui l'emplissait, à chaque instant de chaque jour. Ce dernier, sentant l'angoisse croissante qui habitait J se rapprocha de lui, à tel point que chaque mot prononcé par A créait un souffle chaud contre la joue du jeune homme. Celui-ci, affaibli par son état et par sa paranoïa encore accentuée, sentait les larmes monter, mais les refoulait avec la force que lui conférait l'habitude de ces moments tendus.

A - Je t’en veux pour rien au monde, Jake. Mais il faut vraiment que tu réagisses. Que tu prennes ton courage à deux mains, et que tu arrêtes la drogue. C’est plus facile à dire qu’à faire, je sais. Mais écoute ton ange, okay ?

Il ne voulait pas répondre, sentant son coeur se déchirer à la simple idée d'arrêter la drogue. Il était dans un dilemne cornélien, craignant intensément de perdre A mais sachant pertinamment qu'il ne pourrait pas arrêter. Pas maintenant, pas comme ça. Encore une fois, et même s'il savait que ça risquait d'accentuer la colère de son ami, il embrassa longuement sa joue, avant de s'éloigner.

J - Tu sais que je t'aime. On s'aime. Tu m'aimes. On fait la paire. Tu m'aimes ? Tu sais, demain j'irai mieux. On pourra se balader. Je prendrai rien, demain. Et on pourra aller se balader. Et tu m'aimeras, hein ? M'abandonne pas. Je suis désolé.

Les mêmes mots, la même attitude de gamin. Mais J n'avait pas le choix. Consciemment ou pas, il savait que, s'il optait pour une position adulte, cela impliquerait nécessairement l'arrêt immédiat et définitif de la drogue, et cela n'était pas une option possible ni imaginable dans son esprit. Arrêter ? Mais comment ? Son esprit était 24/24h accaparé par la prise suivante. Sauf quand il était avec A. Mais A n'était pas une infirmière à temps complet. A faisait ce qu'il pouvait. Plus que n'importe qui ne l'aurait. Il lui prit le bras et dessina une croix au creux de son coude. Après un instant d'hésitation, J repoussa son ami et remonta ses genoux sur le banc, posant la tête sur ses genoux et les entourant de ses bras. Se protégeant. Ne me fais pas arrêter, voulait-il dire. Reste avec moi. Accepte-la. My sweet obsession. Mais A l'obligea à relever la tête.

A - Regarde, Jake. C'est la nouvelle lune. Le moment où elle oublie son cycle passé, et qu'elle en commence un autre. Tu devrais faire pareil. Oublier le cycle infernal de la drogue et en commencer un nouveau. Un cycle nouveau, ouais. C'est ce qu'il te faudrait. Tu n'es pas d'accord avec moi ? Et si tu commençais quelque chose de nouveau, cette nuit, ce soir à l'instant. Une sorte de pacte avec toi-même, et avec moi. S'il-te-plaît ?

J posa son regard sur les yeux clos de son ange. Il les caressa avec le pouce, empêchant ainsi qu'ils s'ouvrent, car des larmes naissaient cette fois dans ses yeux et coulaient avec précipitation, affolées par le court laps de temps qu'il parviendrait à obstruer la vue de son ami. Il pleurait. Et le silence dura tant que les fines étoiles glissèrent sur ses joues. Quand il sentit que les dernières venaient, il enleva sa main du visage d'A et le serra dans ses bras. De toutes ses forces, comme jamais auparavant ou comme d'habitude. Il faisait froid ou chaud, sombre ou clair, jour ou nuit. Tout explosait et implosait. Il aurait pu mentir, il aurait pu promettre, comme à chaque fois, mais non. Assez de mensonges, il le faisait souffrir. Faisait souffrir la seule personne qui l'aimait sur Terre. Il était un salaud. Alors, il l'étreignit. En sachant qu'il n'aurait plus l'occasion de le faire. Parce qu'il l'abandonnerait. Il n'en doutait pas un seul instant. Il l'abandonnerait. Il serait déçu. Il serait las. Il l'abandonnerait. Il laissa une dernière larme couler. Puis lâcha A.

J - Pardon.

Alors, d'un pas terriblement lent mais décidé, il tourna le dos à son ange, à l'unique, afin de se diriger vers la grille. Elle était à des kilomètres ou peut-être à deux pas, immense ou minuscule. Peu importait. Foutaises, conneries, que tout cela. Il ne voulait que deux choses : l'amour d'A et la dope. Mais l'un va sans l'autre. Une promesse, alors ? Un pacte ? Si seulement.


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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyLun 11 Fév - 2:45


L’étreinte des deux amis fut une explosion de sensations. La force dont Jake le serrait lui donner une sensation de force. Tel un dernier appel de désespoir, un appel qui le supplier de ne jamais le laisser. C’était comme ci il se cramponnait à son ami. Aaron aurait voulu prolonger ce moment à tout jamais. Ne jamais le laisser. Ne me laisse jamais. Mais Jake détacha ses bras d’Aaron et se leva, murmurant un bref pardon, et s’en allant vers la grille rouillé du square.

« Jake. »

Aaron s’était levé. Jake l’avait précédé, et était déjà arrivé à la grille en métal rouillé. Il partait, il lui avait tourné le dos. Avait-il fait son choix, entre son ami et la mort ? Aaron ne tenta pas de le rattraper. Il sentit le désespoir montait en lui. Alors il le renier, lui qui l’avait aidé dans les moments les plus difficiles. Lui qui l’avait si souvent soutenu. Lui qu’il l’avait aimé. Non, ce n’était pas possible. Il ne pouvait pas faire cela. Il ne pouvait pas. Il n’en avait pas le droit.

« Jake. Tu n’as pas le droit de me faire ça. Pas après tout ce que j’ai fait. Tu n’as pas le droit de gâcher tant d’année d’amitié. Non Jake..., je comprends la situation, je sais… Ce n’est pas toi. Je sais que tu ne peux pas arrêter. Je suis trop. Trop égoïste, je te veux pour moi seul. Je veux t’éloigner de ton obsession. Que tu sois mon ami, et pas l’amant de cette merde. Qu’on s’amuse, qu’on drague, qu’on s’entraide… Comme tous les amis. »

Les paroles d’Aaron étaient confuses. Il ne savait pas lui-même ce qui sortait de sa bouche, se contentent d’émettre des sons, au cas où Jake serait tenter de s’arrêter pour en entendre plus. Aaron s’approcha de lui, marchant plus vite que son ami. Il lui attrapa le bras et le retourna pour le faire face. Le contact avec ses yeux fut éprouvant. Il ne pouvait pas s’imaginer ne plus les revoir, ne plus revoir ce bleu d’une clarté incroyable. Il ne lâcha pas le bras de son ami. Au contraire, il resserra son étreinte, assez fort pour qu’il ne puisse fuir d’un seul geste. Il devait faire en sorte de continuer cette soirée, l’obliger à rester avec lui jusqu’au moment où il serrait maître de son corps, de ses émotions, maître de lui.

« Jake. Faut que tu viennes avec moi. Tu veux bien qu’on rentre ensemble ? Il y a une station de métro pas loin, je peux… je veux t’accompagner jusqu’à chez toi. »


Il n’attendis même pas sa réponse et se retourna, marchant lentement vers l’autre sortie du square, par laquelle les deux amis étaient rentrés il y a quelques minutes déjà. C’était là qu’il voulait juger des volontés de son ami. Si il le suivait, cela voudrait dire que rien n’est encore fini, qu’il peut encore se libérer des flammes. Si il continuait son chemin, alors tout serait fini. Brutalement, fatalement. Et Aaron s’en irait, seul dans la nuit, vers ce bar d’où il avait récupéré Jake pour se saouler jusqu’au petit matin, et qui sait, tomber sur une de ces filles assez intelligentes pour partir sans bruit les matins.

C’était là que tout se jouait : l’avenir de Jake, l’avenir d’Aaron, leur avenir commun. Car si, d’un seul geste de la main, il balayait tant d’années de sa vie pour pouvoir se piquer une aiguille et s’injecter sa dose dans les veines, alors Aaron ne tenterait plus rien. Mais si il le suivait dans les entrailles de Londres, alors il ferait comme d’habitude. Et comme d’habitude, il reviendrait. Et comme d’habitude, il sourira… Il voulait garder cette rengaine. Cette monotonie qui n’avait rien de rebutant. Au contraire, elle était intéressante, car c’était le combat qu’Aaron menait contre une partie de son ami. Cette partie qui fait trop souvent surface, et qui cache l’être si merveilleux, la vraie personne. Jake.

Il venait d’attendre la grille. Grincement. Le passage est ouvert. Attente.



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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyLun 11 Fév - 13:26








Mais, toi, tu me tournes le dos, comme d'habitude. Une larme, puis deux, et une myriade d'étincelles tournoyantes, brouillèrent la vue du jeune homme. Il abandonnait A pour son bien, pour ne plus le faire souffrir, pour ne plus lui faire du mal, pour qu'il soit heureux, maintenant, sans avoir à lutter contre ce cycle éternel qui commençait en besoin et terminait en crise. Il le laissait, lui tournait le dos, en priant pour qu'il le rattrape, ou priant pour qu'il ne le rattrape pas, en priant à un dieu en lequel il ne croyait pas pour que quelque chose se passe, un miracle : soit qu'il se sente soudain fort, prêt à sauver son ami au prix de son propre bien-être, soit que son ami le rattrape et qu'ils soient heureux, ensemble. Il en avait besoin. De l'un ou de l'autre. Mais il marchait. Et chaque pas lui enlevait un peu plus la foi. Dieu n'existe pas. Saloperie de ciel, voûte crevée et insipide, prières vaines et naïves, puériles, encore, infantiles, tellement.


A - Jake.

Silence. Pas un mot, ne pas se retourner, continuer à marcher. Pour son bien, se répétait-il, le souffle entrecoupé. Pour son bien.

A - Jake. Tu n'as pas le droit de me faire ça. Pas après tout ce que j'ai fait. Tu n'as pas le droit de gâcher tant d'années d'amitié. Non - Jake - je comprends la situation - je sais - ce n'est pas pour toi - je sais que tu ne peux pas arrêter - je suis trop - trop égoïste - je te veux pour moi tout seul. Je veux t'éloigner de ton obsession - que tu sois mon ami et pas l'amant de cette merde - qu'on s'amuse, qu'on drague, qu'on s'entraide - comme tous les amis.

Marcher. Charque parcelle du corps de J était empli de la volonté de se retourner et de plonger dans les bras de son meilleur ami, de son seul ami, de son ange, de son soleil, mais rien. Seulement la volonté d'avancer, de franchir cette grille, et de laisser un être pour le moment dévasté mais sur le long terme sauvé. Avancer pour lui venir en aide, car il savait que jamais il n'arriverait à changer, il pensait que jamais il ne guérirait, il ne croyait pas, il ne savait pas, il désespérait. Marcher. Pour son bien. VLAN. Le bras, se tourner, fuir le regard, et puis le croiser. Sentir le sien plein de ces merdes lumineuses qui roulent et coulent, et explosent et tuent. Voir ces autres yeux, si pleins de tant de sentiments, si plein d'eux, si plein d'amitié, si plein d'amour. Le serrer dans ses bras ? J ne pouvait pas. Incapable d'esquisser un seul mouvement, il resta immobile, silencieux, attendant quelque chose. Qu'il le lâche ? Qu'il parte ? Qu'il comprenne ? Ou qu'il l'oblige à partir avec lui ? Pourquoi était-ce toujours à A de faire des efforts ? Pourquoi c'était à lui de lui courir après ? Parce que J était un putain de gamin.

A - Jake. Faut que tu viennes avec moi. Tu veux bien qu'on rentre ensemble ? Il y a une station de métro, pas loin. Je peux - je veux - t'accompagner jusqu'à chez toi.

Ordres. Questions. Incertitude. Et cette foutue immobilité, et ce foutu silence, dont il ne pouvait pas se défaire. Ses compagnons de route le baillonnaient et il ne pouvait que voir son ami se retourner et s'éloigner. S'éloigner ? Le souffle auparavant coupé de J s'accéléra précipitamment, et il crut avoir une deuxième crise à la simple idée de le perdre. Ca y est, il part. Tu le perds. Avance. Marche, cours, rattrape-le. Non. Ne le laisse pas partir. Et le coeur qui bat, et la main qui tremble. Faiblesses puériles. Inspirer, expirer. Le rattraper. Le rattraper ? Trop tard, il avait la main sur la grille. Il lui tournait le dos. Pas comme d'habitude. Ne me tourne pas le dos, prends-moi dans tes bras. Mais il s'arrête ? Il attend. Alors, ce fut à cet instant précis, qu'un sourire inespéré vint habiter les lèvres de J, le plus beau sourire qu'il n'ait jamais fait, et il se mit à courir, lui que l'immobilité avait arrêté. Il se mit à courir, car il s'était rendu compte que si A partait, sa vie était finie. Si son ange avait franchi cette grille, il se serait assis, et aurait attendu la mort. Tout bêtement. Car la vie ne valait pas la peine d'être vécue sans ses sourires, ses états d'âme, ses remontrances, ses clins d'oeil, ses confidences, ses plaisanteries, son soutien, tout son être. Alors, il courait. Alors, il courut. Jusqu'à la grille. Il enleva la main d'A de la porte grinçante et mit lui-même sa main afin de la bloquer.

J - Après toi.

Et, comme A allait passer, il lui prit le bras, lui aussi, et le regarda pendant un long instant, tentant de le remercier du mieux qu'il le pouvait. Sans aucune larme, sans aucune plainte. Trop de reconnaissance, trop d'amitié. Merci.


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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyLun 11 Fév - 19:39





Un cadeau. Son sourire. Jake. Il avait entendu son appel et avait couru en sa direction, tournant le dos à l’autre voie. Celle qui le menait vers l’oubli. Celle qui le menait vers la mort, vers la destruction, vers le néant totale. Il lui avait préféré l’espoir. L’espoir d’un retour dans la vie normale, loin de cette dépendance abyssale qui le rongeait… et qui était toujours là, qui serait toujours là. La dépendance, qu’est-ce au juste ? Une habitude. Certaines enrichissent notre vie : Jake et Aaron le faisaient mutuellement et inconsciemment. Mais certaines deviennent compulsives. Nocives. Et ainsi, on ne peut plus s’arrêter. On saute dans un cycle sans fin et continuel. Injection, crise, besoin. Injection, crise, besoin, ou quel que soit l’ordre. Un cycle qui vous empêche de poursuivre vos rêves d’enfants, qui réduit en cendres tous vos objectifs et qui vous tient la main pour vous guider vers un point de non retour. L'overdose. La mort. Bye bye.

Mais il y avait encore de l’espoir. Jake pouvait s’en sortir. Il devait s’en sortir, et Aaron était prêt à tout pour l’aider. Car pour son ami, il y avait encore de l’amour dans sa vie. Aaron, et MJ. Et à eux deux -quoi qu’Aaron ne savait ce que MJ faisait de son côté-, ils l’aideraient à devenir quelqu’un qui peut se fondre dans la masse. Quelqu’un que les enfants ne pointeraient plus du doigt. Quelqu’un qu’on aime. Jake venait de le rejoindre. Il lui avait pris le bras et les deux amis se regardaient, stoïques. Ce qui se passe entre Aaron et Jake à chaque fois que leurs regards se croisent est difficilement définissable : c’était un cocktail suave et intense de sentiments. Ils se comprenaient comme cela : et Aaron, plongea ses yeux dans ceux de son ami, semblait lire dans ses pensées. Et au plus profond de lui-même, il entendait un merci.

JAKE : « Après toi. »

Non. Ce n’était pas à Aaron de fouler ce chemin. Il n’en avait pas le droit. C’était symbolique : à Jake de franchir la grille. A Jake de prendre le contrôle de son destin. A Jake de se rendre enfin maître de sa vie. Aaron s’avança de l’oreille de son interlocuteur. Silence. Son souffle chaud qui percutait la base de sa joue. Murmures.

« Jake. Ce chemin, c’est à toi de le prendre, le premier. C’est à nous deux. Tu prends ton destin entre tes mains. Je te soutiens, je t’aide, je t’aime.»

Il embrassa la joue de son ami et se libéra de son étreinte. Lui saisissant le poignet, il ouvrit la grille avec l’aide de Jake et, tous deux, ils empruntèrent le chemin. A mesure qu’il s’éloignait du square, Jake semblait allait mieux. Il avait repris des couleurs, laissant de côté ses traits diaphanes qui lui donnaient un air de déterré.

Ils empruntèrent les escaliers qui s’engouffraient dans les souterrains londoniens. Le contraste fut saisissant. Les lieux étaient éclairés d’une lumière artificielle qui agressait les yeux plus qu’autre chose. L’heure était tardive, ainsi, le métro était peu emprunté. Il y avait quelques jeunes adolescentes saoulent qui fumaient des cigarettes et des SDF qui dormaient près des bouches d’aérations, en quête d’un peu de chaleur. Aaron chercha des yeux la ligne qui devait emprunter, tenant toujours le poignet de son ami. La 4. Vers Picaddily, puis la 6 qui devait les emmener près de l’appartement d’Aaron.

« Tu dors chez moi, ce soir. Okay ? »

Aaron ne voulait pas que Jake rentre chez lui, dans un environnement familier où il entretenait toutes ses vieilles habitudes. La drogue devait s’en doute se trouvait facilement et il ne devait pas manquer d’alcool non plus. Deux tentations irrésistibles dans un cas comme Jake.

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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyMer 13 Fév - 17:00

Immobilité. J, étonné par l'attitude d'A, le scruta avec surprise, jusqu'à ce que son ange se penche pour lui parler à l'oreille. Ce fut avec un frisson que le jeune homme sentit le souffle chaud contre sa peau, le souffle retrouvé, le souffle de vie, la flamme ailée qui le sortait des griffes de l'hiver. Merci. Il avait envie de le lui crier, mais se taisait, attentif. Son chemin. A lui d'avancer. Non. A sembla se reprendre : à eux d'avancer, ensemble. J ne lâcha pas aussitôt son ami, n'acceptant qu'il s'éloigne qu'après le baiser furtif qu'il reçut de lui. Avec un sourire prometteur, il hocha de la tête silencieusement, se laissa prendre le poignet, et franchit l'ouverture vers l'avenir, celle qui le mènerait vers la salvation absolue. Grâce à son ange, avec son ange.

Ils parvinrent à la station de métro, et descendirent les marches en une volée, libérés de mille soucis, car ensemble. Ils avaient cru à la séparation, à la division à propos de laquelle il n'y aurait plus jamais de remède : c'était cela qui les faisait encore plus profiter de la présence de l'autre. Merci d'être là, avec moi. J n'avait pas encore dit un mot, tentant de retrouver un souffle posé, et cherchant à savoir quand est-ce que son coeur allait se remettre de la douleur qui l'avait frappé et presque tué. Ce qui lui permit de s'éveiller à sa nouvelle réalité, ce furent les lumières d'un jaune vif diffusées dans le métro. Marcher dans le couloir fut un jeu d'enfant, puisque les effets de la drogue s'étaient dissipés à chaque pas d'A vers la sortie. Libre des effets de la substance, et ne ressentant pas encore le besoin, J se laissa aller à un véritable sourire, accélérant soudainement jusqu'à un distributeur. Il regarda d'un air dubitatif pour savoir ce qu'il allait prendre mais A le rejoignit et lui glissa une proposition qui lui enlevait toute envie d'un snack.


A - Tu dors chez moi, ce soir. Okay ?

J se retourna, prenant un air de profonde réflexion, avant d'éclater de rire. Evidemment, c'était d'accord. Ils auraient ainsi l'occasion de réellement se retrouver et de passer une excellente soirée : de cela, J ne doutait pas. S'ils formaient la paire, c'était justement par leur capacité à tourner la page et à savourer chaque moment passé avec l'autre. L'air mystérieux que prit le jeune homme correspondait à l'élaboration d'un projet intérieur qui déjà le réjouissait.

J - D'accord, mais à condition que tu me laisses faire tout ce que je veux.

Il lui fit un clin d'oeil, avant de se tourner vers les wagons à bout de souffle qui crissaient en ralentissant. Toujours aussi discret, l'éléphant allongé. A l'intérieur, il n'y avait que quelques personnes, auxquelles J ne fit aucune attention, comme d'habitude. Tout le monde sait que les enfants sont égoïstes, non ? Alors, sachant que J avait un caractère d'enfant, le conclusion vient d'elle-même. La seule différence, c'était que quelques êtres comptaient pour lui plus que sa propre vie. Quelques êtres seulement, et A en faisait partie, depuis longtemps et pour l'éternité. Le trajet en métro dura, lui sembla-t-il, un millier d'années, sans compter le changement et l'autre métro, car il bouillonnait d'impatience de mettre à exécution ses idées. Dès qu'ils arrivèrent à la bonne station, J prit A par la main et se mit à courir, d'un rythme effréné, montant les escaliers à la volée puis traversant les places et les rues comme l'aurait fait un géant en cavale. L'appartement d'A fut - logiquement - rapidement atteint. A ce moment-là, J laissa A ouvrir la porte puis se jeta à l'intérieur.

J - Toi, tu vas t'asseoir - mh - ici.

Le salon communiquait avec la cuisine, bien qu'ils fussent séparés par un muret blanc. Le tout donnait l'impression d'un appartement très cosy sans être luxueux. Le fauteuil que J montrait à A était dans le salon et tourné vers la cuisine, de manière à ce qu'il puisse le surveiller sans inquiétude. Avant de se mettre aux fourneaux, le jeune homme alla vers la discothèque assez importante de son ami, qu'il parcourut si vite que les noms défilaient dans son esprit sans s'y graver : il cherchait un CD en particulier. Et, enfin, il tomba dessus. Juste après l'avoir inséré dans la fente, une chanson commença : I Thank You, de ZZ Top. En cadence, J s'amusa à aller jusqu'à la cuisine, où il ouvrit, en connaisseur de l'appartement, les placards contenant assiettes, couverts et verres. Il amena le tout sur la table basse du salon et revint afin de préparer le repas. Un regard dans le frigidaire lui montra qu'il ne s'était pas trompé. Quelques minutes plus tard, il posait les assiettes et une bouteille de vin sur la table, avant de s'asseoir face à A.

J - Des fraises à la crème pour Messieurs Aaron et Jake. Ces Messieurs vont-ils désirer autre chose ? Non, merci, cela semble excellent, vous pouvez vous retirer, maintenant. Je servirai moi-même les boissons, merci. Bonne soirée.

Sur ce, J versa le contenu de la bouteille de vin : de l'eau. Il fit un clin d'oeil à son ange, lui montrant ainsi qu'il savait se contrôler et qu'il ne voulait pas le décevoir. La musique rythmant toujours la conversation, il chanta le refrain, d'abord avec le sourire, puis avec un air de plus en plus sérieux.

J - I Wanna Thank You, répéta-t-il une fois la chanson terminée et le silence restauré dans le salon. A toi d'choisir la musique maintenant.

Et de plonger la cuillère pour attaquer les fraises.


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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyJeu 14 Fév - 0:27






Quel bonheur. Quel bonheur de voir Jake souriant, vivant et plein d’entrain. Quel bonheur de voir le vrai Jake, celui qu’Aaron prenait tant de plaisir à regarder. Il avait pris la situation en main, installant son ange face au plan de travail de la cuisine, pour mieux le surveiller, et au plus grand contentement d’Aaron. Ainsi, il pouvait l’observer sans dire à mot, profitant de chaque sourire de Jake, de chaque regard en sa direction, de chaque parole qu’il prononçait. Aaron se sentait incroyablement bien à l’aise : une sensation qu’il ressentait qu’en la compagnie de Jake. Les paroles de Thank you résonnèrent alors dans sa tête. Son attention était tellement accaparée à dévisagerJake qu’il s’était coupé au monde extérieur. Thank you, ZZ Pop, une de ses chansons préférées. Plus par les paroles que par la mélodie, car c’était étrange, mais elles cadraient parfaitement à la situation.

You didn’t have to love me like you did, but you did, but you did. Et Aaron le ferait pour l’éternité. Car lui et Jake, c’était un ensemble, un tout, un un, une paire. Deux personnes en symbiose totale, qui se comprennent d’un seul regard. Deux personnes en harmonie profonde, qui s’entraident à la moindre urgence, au moindre besoin. Deux amis qui se donnent mutuellement la main, qui affrontent ensemble les difficultés de la vie. You made me feel like I’ve never felt. Le deuxième couplet débutait, et encore une fois, elles eurent de la signification. Pourquoi Aaron ressentait-il ce pincement, cette drôle de sensation à chaque fois qu’il était en présence de Jake ? Pourquoi ressentait-il cette douleur grandissante quant il sentait le moment venu de lui dire ‘au revoir’, pour le retrouver le lendemain ? Il était le seul à lui faire ça. Bien sûr, il y avait Daneel. Mais ce n’était pas la même relation. Pourquoi avait-il la sensation que le lien qu’il entretenait avec Jake était plus fort que tout ? Indestructible, invincible, inviolable…T

« Without your love baby its a crying shame. »

La phrase d’Aaron fut à moitié couverte par le bruit de la porte du frigidaire qui se refermait. Il sourit. Sans l’amour de Jake, il ne serait pas là en ce moment. Sans Jake, Aaron ne serait pas l’homme qu’il était. Il l’avait aidé, inconsciemment, à prendre ses responsabilités, à mûrir, à changer. Il n’avait que dix-sept ans, mais il semblait déjà prêt à tout affronter. Car il était là. Son ami. Son frère. Son sien. Jake. I want to thank you, I want to thank you. Jake avait contourné le muret blanc, et s’approchait d’Aaron. Deux assiettes. Une bouteille de vin. Et Jake. Il avait débuté par mettre une chanson qu’il appréciait beaucoup. Il venait de continuer en lui préparant son dessert préféré. Des fraises à la crème. Il adorait. La soirée s’annonçait inoubliable, comme toutes les autres… Comme toujours.

JAKE : « Des fraises à la crème pour Messieurs Aaron et Jake. Ces Messieurs vont-ils désirer autre chose ? Non, merci, cela semble excellent, vous pouvez vous retirer, maintenant. Je servirai moi-même les boissons, merci. Bonne soirée.»

De ses mains qui ne tremblaient plus, il servit à boire. De l’eau. Aaron regarda son ami dans les yeux. Je sais que tu peux te contrôler. Tu en as toujours été capable. Tu es un fort. Tu n’es pas un faible. Tu es mon Jake. Un clin d’oeil. Ravageur. Un sourire. Aaron était heureux, là assis, avec en face de lui Jake, un Jake souriant, du ZZ Pop en bande sonore, de l’amour dans l’air. Aaron reconnut les dernières paroles de la chanson, et alors qu’il voulut les chanter, Jake fut plus rapide.

JAKE : « I wanna thank you. »

I wanna thank you too. I wanna thank you to be here. Aaron sourit une nouvelle fois. Il avala une fraise alors que son ami l’invitait à choisir un nouveau titre. Il avait déjà une idée en tête. Il s’agenouilla devant la discothèque, la tête penchée pour lire les titres. Il venait de trouver. Il sortit le disque et l’installa dans le lecteur. All you need is love.

«There's nothing you can do that can't be done, All you need is love... All I need is your love.»

Il chantonnait, ne connaissant pas particulièrement les paroles. Il avait juste changé la première phrase du refrain, afin de donner un message personnel à Jake. All Aaron need is Jake, sa présence au côté de lui. Il leva sa coupe d’eau en face de lui, regardant profondément les yeux de son ami.

«A nous deux. »



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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyJeu 14 Fév - 0:52



FACE
A
FACE






Des mains qui ne tremblaient plus. J ne mangeait pas, ne buvait pas. J regardait A dans les yeux, abasourdi. J avait les larmes au fond de la gorge. Mes mains ne tremblent pas. Inspirer, expirer. Comment un tel miracle avait-il pu se produire ? Alors qu'il avait pris des substances il y avait un certain temps, déjà ? La question ne resta que quelques fractions de seconde dans l'air, car dans le regard d'A, il lut la réponse. Grâce à eux. Un plus un, deux. L'union fait la force. Des mains qui ne tremblaient plus. Mais qu'est-ce que je t'aime, putain. J avait envie de lui jeter la phrase, comme ça, mais se retint, comme d'habitude. Un regard suffisait. Un dernier regard. Avant de plonger la cuillère. Mh. La première fraise était toujours la plus savoureuse. A toi d'choisir la musique, maintenant. A se leva aussitôt, sans attendre une seconde, ne voulant certainement pas prolonger le silence. Un CD sortit. Un CD entra. Et ils étaient là, de nouveau. Face à face.


A + J - There's nothing you can do that can't be done. All you need is love. All I need is your love.

Aucun n'éclata de rire à la fin. Seulement ce sourire, seulement ces clins d'oeil. Etait-ce possible de mieux se connaître, de mieux de se lire, de mieux savoir ? Nope. Ils étaient un et un, ils étaient la paire. La deuxième fraise se révéla tout aussi juteuse que la première, ce qui en général, n'advenait que trop rarement. Mais, évidemment, dans une soirée magique entre meilleurs amis, et même bien plus que cela, rien ne pouvait se fâner, ni l'odeur, ni le goût, ni le plaisir, le plaisir incroyablement durable d'être ensemble.

A - A nous deux.

Il avait levé son verre, son verre d'eau. Si quelqu'un d'extérieur avait vu la scène, il se serait certainement moqué, riant de ces deux jeunes hommes qui ne buvaient pas d'alcool. J et A, au contraire, comprenaient toute la symbolique de ce geste, toute la signification de cet instant. Aussi, le jeune homme prit son temps avant d'imiter son ami. Il se fit désirer, comme on dit. Haussant un sourcil et se rejetant dans le fond de son fauteuil, ne quittait pas son regard défiant envers A. Une seconde, deux secondes, et puis il n'y tint plus. Il se leva, prit son verre d'eau, s'approcha de son ami, et le lui versa lentement sur les cheveux. Comme une autre symbolique. Je ne boirai plus, c'est promis. Puis, il colla son front au sien. Face to face.

J - Comme tu dis. A nous deux.

Clin d'oeil. Puis il l'embrassa sur la joue, comme ils l'avaient déjà fait de nombreuses fois dans la soirée précédemment. La chanson s'acheva, et il se retourna. Avancer, un, deux, trois, chercher un disque. Penché vers la discothèque, il entendit des pas, et se dit qu'au pire le jeune homme allait se changer. Aussi lança-t-il un amusé :

J - Ah. Au fait, désolé pour le verre d'eau. Je suis d'un maladroit, en ce moment. Les fraises ont dû me faire tourner la tête.


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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyJeu 14 Fév - 1:46





Un sourire en coin, alors que l’eau dégoulinait sur son visage. A nous deux. Face à face. Un sourire, encore. Un baiser, encore. Et un sentiment d’extrême bonheur, que seul l’amitié pouvait produire. Alors que Jake cherchait un nouveau disque, Aaron enleva sa chemise trempée et réfléchissait encore quelle vengeance serait la meilleure. Il ouvrit la porte de sa chambre et lança sa chemise sur son lit, alors que résonnait derrière les paroles de son ami. « Ah. Au fait, désolé pour le verre d'eau. Je suis d'un maladroit, en ce moment. Les fraises ont dû me faire tourner la tête. » Aaron ricana. Il connaissait bien le jeu de son ami.

« You can play this game with me but you know you're gonna lose. »

Lily Allen. Friday Night. Il avait chantait assez fort pour que Jake entende et comprenne que jouer avec le feu, c’était se brûler. Il retourna dans la cuisine et ouvra le frigidaire. Jake cherchait encore le prochain morceau qu’il choisirait. Aaron s’empara de la crème fraîche, ouvrit le couvercle et le jeta dans l’évier. Il contourna le muret blanc, avant de se planter derrière Jake. Il aimait les fraises. Il en était une. Succulent, fragile, adorable. A Aaron de rajouter la crème. Il retourna le pot, et se mit a chantonner Friday Night.

« If you're gonna play with fire then you're gonna get burned... »

La totalité de la crème lui atterrit sur le crâne, dégoulinant sur sa nuque. Aaron ne put s’empêcher de rire. Il s’empara de son verre d’eau et le bu d’un trait. Qu’est-ce qu’il aimait ses soirées avec Jake ! Rire, musique, paroles. Ces moments étaient rares et intenses, et d’un exquis sans égale. Il espérait que cela durerait toute sa vie, que rien ne viendrait se mettre au travers de leur chemin. Qu’aucun obstacle ne les séparerait. Que la drogue disparaisse de la vie de Jake. Il était toujours là. Accroupi devant la discothèque, stupéfait. Aaron s’avança de lui et étala la crème sur son dos et la totalité de son visage.

« Don't try and test me cos you'll get reaction... Ah, Jake, Jake. J'ai du enlever la chemise, tu vas devoir enlever bien plus. Je suis vraiment confus...»

Aaron étouffa un nouveau rire et passa son bras par-dessus son ami pour choisir soi même le prochain morceau. Il trouva rapidement ce qu’il cherchait. Sophie Ellis-Bextor. Get over you.

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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyJeu 14 Fév - 15:01




FRÊZ
VS
BANANE










All right. J venait de faire la pire bêtise de la soirée, du moins c'est ce qu'il crut pendant le temps qu'il passa à chercher un CD. La discothèque, bien que modérée, comprenait un certain nombre de chanteurs et de groupes qu'il aimait tous plus les uns que les autres : la palette de choix était donc bien trop large à son goût. ZZ Top ? Sardou ? The Beatles ? Il fit la moue. Nope. Ils avaient déjà entendu cela tout au long de la soirée. Quelque chose de neuf, quelque chose comme -


A - You can play this game with me but you know you're gonna lose.

Exactement. Avec un sourire, J approuva ce qu'il pensait être un conseil de son ami, n'étant pas assez attentif pour comprendre le sens des paroles et leurs répercussions. Pour le moment, son doigt filait sur chaque pochette jusqu'à arriver à la chanteuse qu'il cherchait. Lily Allen. Parfait. Des pas s'approchèrent, tandis qu'il insérait le CD dans la fente. Heureux d'avoir fait son choix, il allait se retourner vers A quand il sentit un long filet, épais et visqueux, lui venir dessus. Son premier réflexe fut de lever les bras sur sa tête. Erreur, là encore, car les manches de sa chemise se trempèrent aussitôt. Il les retira, et ce fut le reste des vêtements qui en souffrit. Bon. Son deuxième réflexe fut de se retourner vers A avec un regard à la fois assassin et particulièrement amusé, mais sans dire un mot encore. Il le regarda changer de chanson puis écouta attentivement sa déclaration de victoire. 'Tu vas devoir enlever bien plus. Je suis confus.' J hochait de la tête d'un air défiant. Ah oui ? Et tu penses gagner ? HAHA. Il se leva lentement, passa sa main sur son visage pour balayer la crème qui lui obstruait la vue, puis il enleva sa chemise. Ses gestes, étonnament lents, cherchaient évidemment à être vus d'A. Lent. Lent. Lent. Vif ! Il plaqua le chemise pleine de crème sur le visage d'A, en maintenant de sa main gauche son épaule afin qu'il ne puisse pas se retirer.

J - I can play this game with you because I know I'm gonna win.

Il retira la chemise, et éclata de rire en voyant le visage d'A, maintenant également couvert de crème. A ce moment-là, il eut la bonne idée de s'enfuir, à une vitesse étonnante, à travers l'appartement, jusqu'à parvenir dans la salle de bains. Il se construit un 'fort', en mettant bon nombre de serviettes devant la porte fermée, pour qu'A ait du mal à l'ouvrir, puis il se mit dans la baignoire, le rideau tiré le cachant, la main droite sur le tuyau de la douche, qu'il pointait devant lui, et sa main gauche sur l'espèce de machin argenté qu'il faut tourner pour que l'eau froide, voire glacée, sorte. Une bataille chacun. C'est l'heure de la belle. D'la belle douche froide, ouais.


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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptyJeu 14 Fév - 16:24







JAKE : « I can play this game with you because I know I'm gonna win.»

You’re gonna get burned. Aaron était encore stupéfait, planté au milieu du salon, bouche bée. Un filet de crème coulait dans son cou, plongeant sur son torse avant de mourir au cœur du nombril. Son visage était couvert de la substance blanche, la même qu’il avait utilisé pour se venger. Il passa une main dans ses cheveux : eux non plus n’avait pas été épargné. Il contourna le muret qui se rendait dans la cuisine, et alluma le robinet de l’évier. Il plongea sa tête sous le jet d’eau, et se débarbouilla du mieux qu’il pouvait. Il arrêta l’eau et se redressa, avant de s’essuyer avec un torchon propre qui pendait sur une poignée de placard. Il se dirigea vers la table du salon, et se servit un nouveau verre.

« Another drink and I’m ready for action ».

Il le but d’un trait, avant d’avaler une fraise. La tache ne sera pas facile. Retrancher dans la salle de bain, l’ennemi avait sûrement déjà organisé ses défenses. Aaron regarda autour de lui, et sourit. Il s’approcha du canapé, et en retira le fin plaid polaire qui le recouvrait. Il s’approcha de la discothèque, et retira Bextor pour mettre My Favourite Game, des Cardigans. Il se releva et s’emballa dans le plaid, ne laissant à découvert que son visage recouvert par endroit de crème, et encore mouillé. Favourite game. Aaron fixait la porte de la salle de bain. Derrière, il y avait Jake. Qu’est-ce qu’il aimait le voir comme ça, vivant, jouant. Il ne fallait pas s’éprendre des agresseurs. Aaron se reprit. Le syndrome de Stockholm, ce sera pour plus tard.

Aaron s’approcha de la porte de la salle de bain, qui ne s’ouvrit pas. Elle n’était pas pour autant fermée, à clef, il n’y en avait pas. Mais Jake s’était arrangé pour accidenter le chemin. Aaron poussa légèrement la porte, qui finit pas s’ouvrir. Et qui n’aurait pas dû. Ce fut la douche froide. Un jet d’eau glacé lui arracha un cri de surprise. Il ne fallut pas longtemps au plaid pour être trempé, et transir de froid le corps qu’il protégeait. Aaron avait légèrement reculé. Mais ce ne serait pas de l’eau qui allait lui résister. Il enleva le plaid, qu’il garda entre ses mains, et s’avança vers Jake, retranché dans la baignoire, la paume de douche entre ses mains. Aaron sourit, et quand il fut arrivé à quelques centimètres seulement de son ami, le jet d’eau le frappant au torse, il enleva d’un coup vif le rideau et lança le plaid sur Jake, avant de se jeter lui-même dessus. Ils tombèrent tous les deux dans la baignoire, Jake encore enveloppait dans le plaid, Aaron grelottant de froid. Aaron arrêta l’eau et se mit à rire. Leurs visages se faisant face, leurs regards se mélangeant, leurs rires s’entremêlant. Aaron rangea la paume de douche, arrêta l’arrivé de douche dans celle-ci en remettant en position baignoire le disque de métal. Il se redressa afin de se mettre assis au fond de la baignoire, les jambes sur le petit muret blanc. Il attrapa ceux de Jake et les mit sur lui, essayant de se réchauffer du mieux qu'il pouvait.

« L’issue de la bataille est indécise. Les belligérants étaient de force égale. »

Aaron souriait toujours. Il ferma les yeux, priant pour que cette soirée ne finisse jamais. Priant pour revivre des moments aussi intenses, priant pour être toujours aux côtés de Jake, pour le meilleur et pour le pire. C’était une drôle de scène pour les regards étrangers : deux hommes dans une baignoire, trempés aux os, parlant tout simplement. Mais il y avait là rien de surprenant pour les deux amis. Leur complicité et leur complémentarité avaient explosé la moyenne, faisant de cette amitié quelque chose d’hors du commun.

« If you're gonna play with fire then you're gonna get sodden. Je suis trempé jusqu’aux os, Jake. »

Sourires. Grelottements.



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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: ANGIE - Salvation |PV|   ANGIE  -  Salvation  |PV| EmptySam 16 Fév - 10:51

DONNOT
LEAVE
ME










Le pire, c'était l'ignorance. J, dans la baignoire, attendait désespérément de savoir ce que faisait A. Plus il tendait l'oreille, moins il entendait ce qu'il se passait à l'extérieur de cette salle de bains : sûrement les quatre/cinq serviettes qu'il avait mis devant la porte y étaient pour quelque chose. Merde. Son sourire, pareil à une banane rouge, fixait la porte. Des pas. Une tentative pour ouvrir la porte, puis vlan ! D'une pierre deux couilles : la porte s'ouvrit et J activa aussitôt le jet de la douche. Il priait pour qu'A n'ait rien de précieux sur lui, d'autant plus qu'il voyait vaguement qu'il avait quelque chose dans les mains mais ne pensait pas du tout arrêter l'eau. Pourquoi faire ? Ils s'amusaient tellement. Leurs éclats de rire, d'ailleurs, s'accentuaient en un beau fou rire, unique, singulier. Un moment ensemble pour dix mille livres. Du moins, avant qu'A ne lui tombe dessus. Alors, ça en valut encore deux millions de plus. J attendit que la bataille se calme, immobile mais riant toujours sans pouvoir se retenir, comme si chacun de ses sourires était un sanglot. Inévitable. Inexorable.


A - L'issue de la bataille est indécise. Les belligérants étaient de force égale.

J se tourna vers lui en levant ostensiblement un sourcil. Ah ? Parce qu'il croyait qu'il allait laisser un match nul comme ça ? Malheureusement, A perçut son regard et l'assaut surprise ne put pas prendre plus de forme que cela. Alors, oui. Belligérants de force égale. Le jeune homme se redressa également et s'assit à côté de son ami, passant son bras autour de son épaule.

J - Mais tu trembles ! C'est à mon tour de m'occuper de toi, j'ai compris.

Avec une grimace mêlée d'un sourire il parvint à se lever, ramassa les serviettes sur le sol, fila les mettre dans la machine à laver, enclencha la dite machine, puis alluma les lumières de la chambre. Un lit double. Comme d'hab'. Il tira la couverture, prépara les deux oreilles, alla vers le radiateur, qu'il doubla de température - ce qui donnait maintenant un bon 25°. Puis, il alla chercher en vitesse son ami, qui avait du se transformer en esquimau depuis qu'il était parti.

J - Allez, tout est prêt.

Il regarda A se plonger dans le lit, avant lui-même de prendre un livre d'enfants sur la table basse. Leur livre d'enfant. Celui que lui lisait son ange quand il faisait des crises, quand il avait peur. La musique s'était finie. Il n'y avait plus que le silence, que le regard de J intensément posée sur la couverture du livre. Il s'installa aux côtés d'A, mais s'assit afin de lui lire l'histoire.

J - Il était une fois, deux frères très différents, tous deux pleins de l'envie de séduire une belle princesse et de l'épouser. L'aîné, blond, le cadet, brun. L'aîné, toujours le sourire aux lèvres, le cadet, toujours mélancolique. Et pourtant, ils s'aimaient et se soutenaient. [...] C'est ainsi qu'après de nombreuses aventures, les deux frères, séparément et quelque peu tristement séduisirent chacun la princesse qu'ils aimaient plus que tout. [...] Mais quand ils se retrouvèrent, ils se promirent de ne plus jamais se quitter car ils avaient besoin l'un de l'autre : c'était une nécessité vitale. L'union fait la force. [...]

J posa le livre sur la table de nuit, et, la lumière toujours allumée - et de fait, il avait toujours aussi peur des ténèbres - il s'allongea en regardant le plafond.

J - Toi aussi, tu ne me quitteras jamais, pas vrai ? Ta présence, c'est une nécessité vitale.
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