Saved from maternal dictatorship [FRAN']

FRANCESCA S. TOWER

Francesca venait d'entrer dans le taxi qui la mènerait à Londres. Elle sentit tout le poids de sa chienne, Joy, sur ses jambes, sa truffe collée à la fenêtre. Fran' comprit que ses parents se trouvaient juste là. Elle tourna la tête vers eux et leur sourit avant de leur faire un signe de la main, espérant qu'ils la regardaient. Puis elle attrapa sa chienne et la déposa sur la banquette arrière, près d'elle, et la caressa. Le taxi venait de se mettre en route. Fran' caressa la tête de Joy un moment. Sa chienne avait toujours un peu peur lors des démarrage en voiture. En dehors de Fran' et de sa chienne, il y avait juste le chauffeur, et sa sœur, sur le siège avant. Elle lui fit un sourire, la regardant bien dans les yeux. Et oui, ses yeux étaient grands ouverts, malgré qu'elle était aveugle, et ils arrivaient toujours à deviner la position des gens, et de les fixer, en mettant la plupart mal à l'aise. Fran' se souvint de la conversation qu'elle avait eue avec ses parents, et de sa réussite à partir seule à Londres.


FLASH BACK

Fran' était à table, ses couverts en mains, et piquait dans le peu de nourriture qui lui restait dans son assiette. Elle écoutait patiemment les conversations de ses parents. Elle avait reçu son diplôme le jour même et son père était rentré plutôt pour fêter ça.

|Père| Je suis si fière de toi !

S'adressant ensuite à sa femme.

|Père|A l'université de Londres alors ? Et quand part-on ?

|Mère| Le...

Fran' venait de relever la tête brusquement. Un mot venait de résonner dans sa tête. On... Fran' fixa ses yeux vides de sens son l'homme assis à sa droite.

|Fran'| Mais je pars seule !

Elle sentit les yeux de ses parents et de sa soeur se poser sur elle. Des yeux remplis d'incompréhension.

|Mère| Fran', ne dit pas de sottises. Nous t'accompagnons, tu dois prendre tes marques, et peut-être qu'après un an on pourra te laisser seule, je pense...

Fran' était aveugle, mais son infirmité ne lui empêchait pas de verser quelques larmes. Elle sentit ses yeux se brouiller.

|Fran'| Maman, si tu ne me laisses pas partir seule, je ne pars pas. Et tu viendras de briser un de mes plus grands rêves.

Elle voulait la faire culpabiliser. Fran' n'était pas un ange. Elle ajouta comme pour augmenter ses chances :

|Fran'| Il faut que tu me laisses me débrouiller un peu.

Elle entendit son père bouger. Il réfléchissait.

|Père| Même si cette décision est insensée, je crois que notre fille à raison.

Fran' sourit. Son père était le plus sensible à sa fille. Il cédait à presque tous ses caprices. Et dès que son père parlait, cela signalait que la décision était close. Néanmoins, sa mère voulut contester, faisant abstraction à la règle.

|Mère| Mais...

Puis ce fut tout. Fran' avait très bien compris que son père l'avait empêchée d'aller plus loin dans sa pensée. Ils essayaient peut-être de lui cacher certaines choses, mais ce que leur cachait Fran' était qu'elle savait tout, leurs moindres faits et gestes. Elle termina son assiette, plus rayonnante que jamais.




Fran' s'était endormie, et sa sœur, Katy, ne la réveilla que quand ils furent arrivés. Sa sœur ne restait qu'une semaine, le temps de lui expliquer où se
trouvaient les objets de son appartement, et pour les quelques
formalités que Fran' devrait remplir, sa sœur n'étant pas majeure.

Joy était en train de lécher se joue, et Fran' se dépêcha de retirer la bave, avec un petite mine de dégout, mais aussi de joie. La joie d'être enfin arrivée.
Elle s'empressa d'ouvrir la portière et de sortir, sa chienne à ses pieds. Elle suivit Joy, et s'arrêta dans la petite allée. Une voiture se gara juste derrière son taxi, pendant que son chauffeur sortait les valises de Fran'.
Fran' tourna la tête, voulant paraitre comme une fille normale. Elle espérait cacher son jeu pendant un maximum de temps, une chose irréalisable.
Quelqu'un sortit de la voiture et claqua la portière avec une violence que Joy n'avait jamais connu.
Francesca s'était déjà approchée. Elle reconnut là une jeune femme. Non, Fran' n'avait pas de pouvoirs magiques, ou quoi que ce soit, c'était juste que en trébuchant, le jeune personne en face d'elle avait lancé ses cheveux au visage de Fran' et que celle-ci avait pu sentir son parfum. Un pur parfum de femme.
Fran' ne s'écarta pas et tendit une main à la jeune femme, plutôt au hasard, même si elle avait une idée d'où celle-ci se trouvait.

True n'avait pas eu longtemps à attendre la réponse de la jeune femme concernant ses plates excuses, elle pensait qu'elle parlait trop à vrai dire un simple pardon aurait suffit. Ce qui avait poussé True à se trouver une si longue excuse, elle ne le savait pas elle-même, elle avait certainement eu envie de parler, jusqu'alors elle n'avait pas ouvert la bouche que pour dire des insanités à sa mère. Quand on y regardait de plus près, l'arrivée en Angleterre de l'ancienne Australienne, était un véritable fiasco, des disputes avec sa mère, un caractère de chien (pardon Pyta), une bousculade,... Heureusement que True s'était rattrapée en entament la discussion après s'être excusée et ne s'était pas enfuie à la place.

Fran' lui assura que ce n'était pas grave, True se rassura en se disant que dans sa chute elle avait eu le bonheur que Fran' ne portait rien, la situation aurait pu être pire, Fran' aurait pu avoir un café en main ou porter une caisse marquée "Fragile" et alors cette bousculade aurait tournée à la catastrophe. Une fois les scénarios imaginés et très vite oubliés par une question de la jeune femme, True se hâta de répondre.

- C'est exact.

C'était la seconde phrase que Fran' prononça avant que True ne puisse mettre un nom sur son visage, elle sourit chaleureusement à la jeune fille et lâcha un petit "enchanté" avant que Fran' lui présente son chien. True se pencha pour caresser la tête affectueuse du labrador qui se trouvait en face d'elle, non sans que Pyta manifeste une petite pointe de jalousie très vite oublié une fois que True la caressa à son tour.

- C'est un magnifique labrador et apparemment nos deux chiennes ont l'air de s'apprécier.

True dit cela avec une petite pointe de malice, elle savait que son chien contrairement à elle pouvait s'entendre avec tout le monde, qu'elle ne se créerait jamais d'ennuis. Quand on y regardait de plus près, elles ne se ressemblaient pas du tout, l'une étant affectueuse, douce et toujours en train de réclamer de l'attention, tandis que l'autre - à savoir True - était plus du genre solitaire et qui parvenait toujours à s'attirer des ennuis qu'ils soient provoqués ou non.

True se retourna au même moment que Francesca lorsque cette dernière fut interpellée. True n'eut pas de mal a trouvé d'où provenait la voix, une jeune fille se tenait à proximité du taxi et s'approcha lorsque Fran' l'appela. True écouta Fran' faire les présentations, elle sourit à la jeune fille et lui répondit poliment, d'un ton égal à celui employé précédemment avec Fran', lorsque Katy s'adressa à elle en marmonnant.

- Moi de même.

True essaya de contenir un petit rire lorsque Fran' excusa le comportement de sa soeur, elle sourit tout de même ironiquement, elle n'était pas mieux, sauf que ce n'était pas l'impatiente qu'elle ne savait pas contenir, mais la colère envers ce déménagement. True regarda Fran' revenir avec un énorme sac, elle proposa immédiatement son aide, de toute façon elle n'avait rien qui la retenait puisque les déménageurs n'étaient pas encore arrivés.

- Laissez-moi vous aider, moi je n'ai rien à faire tant que les déménageurs ne sont pas arrivés.

Comme pour appuyer sa requête la jeune fille appuya sa demande avec un petit argument qu'elle jugeait nécessaire et qui était imprégné de sincérité.

- Et puis c'est la moindre des choses que je puisse faire, pour me faire pardonné ma maladresse.

True regarda l'endroit où Fran' avait posé ses sacs, elle leva alors la tête face à la résidence et réalisa alors bêtement qu'elle allait être la voisine de Fran'. Elle ne serait peut-être pas au même étage, mais au moins True aurait le mérite de connaitre une de leur voisine.

- Vous emménagez au "Surrey" ?

True tourna alors la tête, un énorme camion apparaissait peu à peu dans son champ de vision, elle poussa un profond soupire, mais qu'à cela ne tienne, les déménageurs avaient assez de brase pour se débrouiller seul le temps que True aide les deux soeurs à monter leurs baguages.

True essayait tant bien que mal de ne pas être trop collée aux deux jeunes filles qui l'accompagnaient, l'air était déjà assez chaude pour que True en remette une couche en collant les gens, mais il fallait reconnaître que les valises et les deux chiennes prenaient pas mal de place et donc l'espace manquait quelque peu.

* Et dire que je vais devoir l'emprunter avec maman une dizaine de fois avec tout ce qu'il y a dans ce foutu camion*

Elle fit une petite grimace et leva les yeux au ciel rien qu'en y songeant, elle savait que cette petite gueguerre entre elles deux ne durerait que le temps de l'emménagement et s'arrêterait comme si rien ne s'était passé, mais elle avait envie que cette fois-ci les disputes cessent bien avant et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de remettre de l'eau sur le feu chaque fois que sa mère lui tendait une perche. La grimace disparut quelques secondes après son apparition quand elle entendit la réponse de Fran'.

Les deux je pense, j'entre à l'université et en même temps il faudra bien que je cherche un travail. Mes parents ne pourront pas me donner l'argent de ma location éternellement.

True fixa Fran' quelques instants, peut-être s'était elle trompée, comment est-ce que Fran' pourrait-elle travailler si elle était aveugle. Enfin aveugle, True avait certainement tiré une conclusion trop hâtive comme d'habitude, Fran' aurait très bien pu être distraite ou rêveuse à ce moment ce qui expliquerait qu'elle aie mis du temps à trouver le bouton. C'était surement ça, True avait fait marcher son imagination trop débordante sans poser de questions et avait conclu une chose totalement absurde. Comment une aveugle pourrait-elle vivre seule dans un appartement inconnu, aller en cours et travailler ? Tout ça en étant totalement étrangère à la ville ? Enfin "étrangère", encore une fois c'était une supposition à la True, tout le monde ne débarquait pas d'Australie comme elle.

La sonnerie retentit, signe qu'elles étaient arrivées à destination, au deuxième étage, elle laissa les deux autres filles passer et ramassa les deux sacs avant de commencer à les suivre. True les regarda avancer, mais se retourna sur Pyta qui apparemment n'avait pas compris qu'elles devaient toutes descendre, True lui fit un léger signe de tête et claqua sa langue sur son palais pour que son chien la suive. La brunette déposa ensuite les baguages près de l'entrée, elle attendit que Katy aie ouvert la porte, elle ne voulait pas s'incruster chez Fran', mais ne voulait pas non plus les laissez en plan avec les baguages dans le couloir.

True regarda Katy s'engouffrer dans la pièce, ce fut ensuite le tour de Fran' qui en déposant ses valises fit tomber une tabouret et cassa par la même occasion le vase de fleurs fanées qui se trouvaient dessus. Ensuite ce fut l'hilarité générale, qui commença en premier chez Fran' se répercuta sur sa soeur, True n'avait pas vraiment osé rire au début elle était quelque peu gênée, elle ne savait pas vraiment comment réagir, elle pensait que son imagination lui jouait encore des tours. Elle attendit que le fou rire soit terminé avant d'oser poser la question sans vraiment la poser...

- Alors, tu es vraiment... Enfin non rien, c'est stupide tu es beaucoup trop à l'aise et sûr toi pour... Enfin oui... Enfin non, ce n'est pas grave, laisse tomber tu dois me prendre pour une folle.

True n'avait pour on ne sait quelle raison, pas dit le mot aveugle, certainement parce qu'elle était trop gênée et peu sûr d'elle, ce qui traduirait ses joues rouges, ou alors s'était par peur de blesser ou de dire une connerie,... True resta interdite devant la porte qui encadrait à la fois Fran' et sa soeur, elle venait de briser leur intimité et ça la gênait.

True venait de débiter tout son dialogue, elle avait en quelque sorte fait d'une réflexion intérieur, un discoure extérieure, elle n'avait pas entendu Fran' prononcer son nom, trop absorbée dans ce qu'elle débitait rapidement malgré elle. Elle était tendue, le voyage l'avait tendue et en plus elle était fatiguée, elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit, la fatigue lui jouait très certainement des tours, son imagination aussi, elle rêvait peut-être même.

Pyta la sortit de ses pensées, elle venait de lui donner un coup de museau dans la jambe, elle était coincée à l'extérieur à cause de True et de la valise, elle voulait retrouver l'autre chien, True lui céda le passage, finalement elle était bien réveillée, mais aussi tendue et fatiguée.

Katy venait de leur proposer à boire, Fran' avait sauté sur l'occasion et avait suivi sa soeur dans la cuisine, True entra déposa les sacs à côté des autres baguages avant de répondre à Kathy juste après Fran'.

- Oui je veux bien, merci.

Elle se déplaça prenant bien soin de contourner les morceaux de vase brisé par terre, elle suivit les deux soeurs jusque dans la pièce qui servait de cuisine, True découvrait l'appartement en même temps que les deux nouvelles occupantes, s'était peut-être déstabilisant pour elles, en tout cas ça l'était pour True, elle se demandait si son appartement allait lui aussi ressembler à celui-ci.

- Excuse moi, c'est juste que je suis fatiguée du voyage et comme en plus j'ai le malheur d'avoir une imagination trop débordante ça me joue des tours.

True s'était placée en face de Fran', elle ne la regardait pas directement, son regard d'ailleurs était en quelque sorte perdue dans le vide, True réfléchissait en parlant, elle ne se confiait et ne discutait que rarement avec des gens qu'elle venait à peine de rencontrer, mais il y avait quelque chose de magnétique chez Fran' qui attirait True. Elle ne savait pas trop quoi, peut-être était-se l'assurance que la jeune femme dégageait, ou le fait qu'elle inspirait la confiance et la sincérité. Ou peut-être était ce les trois à la fois, True n'arrivait pas à le déterminer, mais elle savait une chose, c'est que cette rencontre elle ne la regrettait pas.

[excuse pour le retard, je suis débordée de travail et en manque d'inspiration (d'où ce poste pathétique)]