LOST REFLECT *
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 I am the Who when you call Who's there ? [terminé]

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Kathleen Salinger
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Kathleen Salinger


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MessageSujet: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyMer 6 Fév - 20:58

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11:27 pm. Hyde Park.

Des miliers de petites lumières blanches jaunes et rouges parsemaient les arbres du parc agité. Car, en dessous de cette armée de cerises en verre désordonnée grouillait une masse humaine excitée et joyeuse (pour ne pas dire saoûle). Les fêtes de William Mahon faisaient partie des soirées les plus convoitées de Londres et malgré le fait qu'elles ameutaient une foule démesurée de jeunes en quête de réputation, gloire, et autres conneries que tout petit con parfait désire, un dizième des personnes présentes étaient réellement invitées.

Kathleen faisait partie de cette dernière catégorie. Elle avait décliné l'invitation d'une précédante soirée à thème « country », ne possédant pas de chapeau de cow-boy pour parfaire son costume. Non, je plaisante. La jeune femme devait simplement passer un examen oral le lendemain et celle-ci se voyait mal se présenter devant le juré avec la gueule de bois.
Le fils à papa (millionnaire) qu'était William lui avait donc envoyé deux exemplaires identiques de la soirée en préparation afin de montrer son désir d'y voir Kathleen. Pourtant les deux personnes ne s'étaient jamais adressés la parole, William n'ayant pas les qualités requises pour espérer entrer dans le cercle plutôt fermé des connaissances de la jeune française. D'ailleurs ces fameuses qualités étaient rares, à l'inverse de ces défauts qu'on lui pardonnait facilement devant l'ampleur de sa fortune. Vaniteux, superficiel, égoïste, manipulateur, insolent... Et autant dire que Kathleen n'aimait pas qu'on lui ressemble sur ce point. Kathleen ne pouvait supporter que sa propre personne. Kathleen ne pouvait aimer qu'elle-même. Sauf ses amis, dommage pour lui.
Mais le détail de l'invitation reçue en double avait réussi à lui soutirer un léger sourire, c'est pourquoi elle l'accepta volontier. Tant que l'alcool coulerait à flot.

Et en effet, il coula, si bien que la jeune femme se retrouva au bout de deux petites heures dans un état mi-cadavérique mi-hystérique. Une bouteille de vodka à la main, une de champagne dans l'autre, elle déambulait à travers le parc à la recherche d'un endroit tranquille où elle puisse finir ses bouteilles, du moins c'est ce qu'elle pensait, croyait se souvenir devoir faire. Elle finit par s'écrouler dans l'herbe humide des soirs d'hiver, ayant enfin trouvé un coin désert situé en périphérie du parc.

La mince lueur de lucidité encore présente dans son corps lui ordonnait de se ressaisir et d'arrêter de sourire bêtement. Si quelqu'un la voyait...
Aussi se mit-elle à réfléchir. Réfléchir à son dossier sur l'expressionnisme qu'elle devait rendre dans à peine une semaine mais qu'elle n'arrivait pas à écrire faute d'inspiration. Nada, niet, feuille blanche. Et d'ailleurs, pourquoi une feuille blanche ? C'est triste le blanc. C'est...vide. Le blanc représente la pureté. Kitty éclata de rire. Pureté de mon cul, oui ! Les gens ce qu'ils veulent c'est du vice, des choses pas jolies jolies. Des rumeurs malsaines, ils sont demandeurs. Au fond, on est tous plus ou moins dérangé. Et elle, l'était-elle ?
Elle porta la bouteille de vodka à ses lèvres et en but quelques gorgées qui lui réchauffèrent la gorge. Qu'est-ce qu'il faisait froid. Plus qu'en France, sans aucun doute. Malgré son épais manteau elle grelottait sous ses habits. Elle se laissa glisser en arrière et contempla les étoiles qui dansaient gaiement devant ses yeux aux pupilles dilatées. La France...
Elle ne passerait pas Noël avec sa famille, cette année. Et elle se demandait si ils lui en voudraient, si ils lui en voudraient de trainer dans le froid avec pour seul objectif : finir ces satanés bouteilles.


Dernière édition par Kathleen Salinger le Ven 22 Fév - 15:48, édité 2 fois
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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyMer 6 Fév - 22:46





23:15
Hyde Park.

B filait entre les buissons, son ombre - suscitée par les réverbères blanchâtres - le suivant presque aussi vite, prenant parfois du retard face à cette course effrénée et désespérée. Il luttait contre la maladie, le dégoût, le désespoir, et cette peur iminente de la solitude et de cette obscurité. Il luttait en courant, car il ne connaissait qu'un seul autre moyen, dont il avait déjà tellement abusé cette soirée-là que cela n'aurait mené qu'à une crise. Il courait.



22:30
Somewhere.

Musique, lumières allumées puis éteintes, éclats, explosions, agressions perpétuelles : les mains qui se frôlent, l'odeur de l'alcool et de la cigarette. Autrement dit, le milieu habituel de J tous les soirs, et particulièrement celui de Noël, quand il devait surtout ne pas être seul, surtout ne pas penser à sa famille perdue, et à sa putain de solitude. Il fermait presque les yeux, laissant l'inconnue profiter de son ivresse avec un plaisir et un soin tout particulier. Puis, il la remercia d'un sourire silencieux avant de s'éloigner - croissance trop vivace d'un besoin inexorable. J s'enferma pour infiltrer dans son soin les doses nécessaires pour être plus calme et irréfléchi. Son sourire revint aussitôt et il prit part à la fête pendant encore une longue demi-heure, dansant avec n'importe qui, buvant des bouteilles qu'il prenait régulièrement sur le buffet, chantant et embrassant avec la même désinvolture que pour tourner la page d'un livre. Peu lui importait ces gens, peu lui importait ses actes. Il fallait juste que Noël passe. Après encore quelques minutes, pour que la fête reprenne son cours amusant et vivace, il se hâta d'aller s'injecter une troisième - et dernière, se promit-il - dose. Après quoi, il repartit danser. Trop tard. Les premiers symptômes ne tardèrent pas à se manifester. Il n'avait pas encore pu se contrôler. Sous le regard déçu puis indifférent d'une jeune femme avec laquelle il avait commencé de danser, il descendit la volée d'escaliers qui le menait à la rue en courant presque. Ses pas effrénés l'avaient mené sans l'ombre d'un doute vers Hyde Park. Il avait repéré précédemment comment y aller, au cas où il abuserait de la drogue - tous ses Noël finissant par se ressembler, il s'organisait pour ne pas déranger A, qui, lui, avait une famille avec qui passer un bon moment. Il sauta au-dessus des grilles du parc, et se mit à courir, sentant avec bonheur le vent qui filait sur ses cheveux et lui redonnait confiance. Il se contrôlerait, cette fois.


23:27
Hyde Park

Arrêter. Toutes ces feintes ne servaient à rien, car la réalité finissait par rattraper ces illusions de bonheur. La drogue, la course, tout était inutile. Il avait mal, au plus profond de lui-même, et il se rendit compte avec stupeur, grimaçant à cause de la douleur du point de côté qui le frappa instantanément, qu'il s'était lui-même plongé dans la solitude et dans l'obscurité de Hyde Park. Il fallait trouver quelqu'un. Son regard traversa les allées et les buissons sans voir personne, et l'angoisse éternelle de l'abandon l'envahit, faisant battre son coeur à un rythme effréné, jusqu'à voir une silhouette, assise ou couchée, il ne percevait pas bien, certainement féminine, sur l'herbe, une bouteille à la main, quelqu'un, n'importe qui, une inconnue, un être vivant. Il s'approcha. Quand il fut à moins d'un mètre d'elle, il se baissa, et la scruta, laissant le réverbère éclairer son visage afin qu'elle puisse discerner à quoi il ressemblait. Puis, son regard se porta de nouveau et presque inconsciemment vers la bouteille. Merde. Non. Il savait qu'il ne vaudrait mieux pas tenter le diable. Un lézard fila dans la pelouse, faute d'un serpent, et il comprit le message divin. Avec un geste, désignant la bouteille, il dit simplement :


J - Je peux ?
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Kathleen Salinger
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyMer 6 Fév - 23:59

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Kathleen l'entendit arriver. Elle le vit s'approcher mais ne bougea pas d'un pouce. Pourtant il pourrait avoir de mauvaises intentions, ce serait même plutôt logique et assez prévisible, comme dans les films. Une jeune femme seule au beau milieu de la nuit, dans un endroit assez inquiétant si on y réfléchissait bien. Mais Kitty n'était pas un stéréotype, et Kitty était saoûle. Aussi le laissa-t-elle approcher, l'observant du coin de l'oeil jusqu'à ce qu'il se penche au-dessus d'elle et qu'elle puisse discerner ses traits.
Brun, yeux verts pâles. C'est tout ce que l'obscurité lui permettait de voir. Le jeune homme ne se jeta pas sur elle, point positif.

" Je peux ? "

Kathleen sourit et, tout en restant allongée, leva tour à tour les deux bouteilles qu'elle n'avait pas laché une seule seconde.

" Plutôt Vodka ou goût de luxe ? "

La lumière qui jaillissait du réverbère formait une auréole autour de la chevelure noire du type et ce détail fortuit apporta à la jeune fille la conviction que cet homme était un saint. Ou un messie, plutôt. Un apôtre peut-être ? Marie ?
Dieu. Le Dieu de Noël, l'Esprit de Noël. Ca ne voulait strictement rien dire. Elle devenait folle. Vomir pour retrouver quelques bribes d'intelligence ? Non. Elle était en compagnie d'un homme qui n'était pas un violeur présumé, ni un serial killer. Alors, elle ne vomirait pas.

" Je serai toi je ne traînerai pas dans les parages la nuit... Heureusement que tu m'as trouvé, tu ne risques plus rien maintenant. "

A moins biensûr, que ce soit elle le grand méchant loup. La grande méchante louve. Non, elle préférait les renards. Un renard c'est beau, intelligent, sauvage. Les gens n'aiment pas les renards car ils dévorent les poules. Kathleen n'aimait pas les poules. C'est stupide une poule. Ca continue de courir lorsqu'on leur coupe la tête. Elle continue de courir, mais elle ne sait même pas où elle court. Dans un mur, très certainement. Les hommes sont des poules, pour la plupart. Kathleen elle était un renard. La grande méchante renarde. Putain. Qu'est-ce que ça sonne faux.
Et lui alors ? Quel animal était-il ? Une grenouille. Pourquoi ? Réponse simple: il était accroupi. Une grenouille, c'est repoussant, sauf quand il y a un prince charmant enfermé dans son corps. Mais l'homme en face d'elle n'était pas une grenouille, il n'était qu'une silhouette éclairée par ce réverbère. Du moins, pour l'instant.
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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyVen 8 Fév - 20:23








Silence. J dévisageait la jeune femme en face de lui. Qui était-elle ? Il n'en savait rien mais espérait en savoir plus d'ici la fin de la soirée : elle avait bu, et tout le monde sait que l'alcool facilite les confidences. Avec un sourire cordial, il lui demandait simplement s'il pouvait boire. Le foutu lézard qui était passé dans son champ de vision l'avait convaincu, et en ce moment-même, c'est bien K qui paraissait la grande méchante louve, celle qui était là, avec des bouteilles, prêtes à le soumettre à la tentation ultime. Effectivement, elle acquiesça et lui tendit deux bouteilles ; il n'hésita pas une seconde et prit calmement la vodka. Inspirer, expirer, et renverser la tête pour boire trois ou quatre gorgées. Conséquence immédiate : une brulure intense au niveau d'un bon nombre d'organes. Conséquence à plus long terme : une nausée croissante qu'il retenait difficilement. Si Noël était pour beaucoup de personnes un moment à passer en famille ou du moins avec ses amis, un instant de sourires, de cadeaux et de couleurs, ç'avait raté pour déjà deux personnes dans le monde, et J doutait qu'ils soient les seuls dans ce cas. Le point positif, c'est que nous sommes deux, et non pas seuls, chacun, dans l'obscurité. L'alcool et la drogue n'altéraient apparemment ni ses phobies ni ses réflexions sociologiques.

Se rendant compte qu'il n'avait pas dit un mot depuis sa demande de partage, il se reprit, et, soulevant la bouteille pour qu'elle comprît de quoi il parlait :


J - Merci beaucoup, ça fait du bien.

Ou du mal. Mais après tout, quelle différence ? Y'a-t-il vraiment une si grande frontière entre ces deux notions ? Un sourire narquois apparut sur les belles lèvres du jeune homme qui s'aperçut avec une surprise non dissimulée que son interlocutrice était bien plus âgée qu'il ne l'avait pensée, du moins qu'elle l'était plus que lui. Il haussa les épaules - peu lui importait, au fond - et l'écouta plutôt.

K - Je serais toi, je ne traînerai pas dans les parages la nuit : heureusement que tu m'as trouvée, tu ne risques plus rien, maintenant.

Le sourire ne fit que s'élargir sur le visage amusé de J. Il réfléchit quelques secondes avant de répondre ce que son instinct lui soufflait.

J - De deux choses l'une. Ou bien tu entends par là que tu peux me sauver contre quelqu'un de malveillant, ce que réellement je crois pouvoir mettre en doute. Ou bien tu m'avertis contre la tristesse de cet horizon sans femmes, dont tu me sauves. Quoiqu'il en soit, ma présence est bienvenue, puisque dans le premier cas, c'est au contraire moi qui vais pouvoir te sauver, et dans le deuxième tu ne peux qu'être heureuse d'être ma sauveuse.

Il lui fit un clin d'oeil, puis s'allongea lui aussi, le regard tourné vers les étoiles.

J - C'est drôle, tout de même, que les gens disent autant de bien de Noël. Regarde-nous, tu crois qu'on profite de la magie de la fête ? Nope. J'ai pas l'impression. Peut-être qu'on est des ratés. J'crois pas être un raté. Oh. Quoique.

Silence.
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyVen 8 Fév - 21:27

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Le jeune homme attrapa la bouteille de vodka et avala gorgée sur gorgée si bien que la jeune fille n'eut aucun mal à s'imaginer l'incendie grandissant dans son corps. Il y eut un moment de silence durant lequel les deux êtres s'observèrent, comme reconnaissant de la compagnie humaine mutuelle qu'ils s'accordaient. Le type finit par lever la bouteille et déclara :

" Merci beaucoup, ça fait du bien. "

Il ajouta, après le discours de Kitty sur la sécurité qu'il bénéfécierait désormais :

" De deux choses l'une. Ou bien tu entends par là que tu peux me sauver contre quelqu'un de malveillant, ce que réellement je crois pouvoir mettre en doute. Ou bien tu m'avertis contre la tristesse de cet horizon sans femmes, dont tu me sauves. Quoiqu'il en soit, ma présence est bienvenue, puisque dans le premier cas, c'est au contraire moi qui vais pouvoir te sauver, et dans le deuxième tu ne peux qu'être heureuse d'être ma sauveuse. "

La jeune femme éclata de rire mais l'idée lui plaisait. Se faire protéger, juste une fois dans sa vie. Même si son présumé sauveur semblait plus jeune qu'elle, cela ne la dérangeait pas de se laisser faire, c'était le jour de Noël après tout. Joli cadeau. Cet homme n'était donc pas un messie mais un sauveur. Quoi qu'en y réfléchissant les deux comportaient des similitudes. Il la guiderait, mais qui sait si ce sera sur le bon chemin ? Mais Kathleen n'était pas inquiète pour cela, elle n'était pas idiote malgré le nombre élevé de grammes d'alcool qui coulait dans ses veines.
Le jeune homme lui fit un clin d'oeil et s'allongea à ses côtés. Kitty hésita à l'avertir que l'herbe était mouillée mais cela lui paraissait un détail insignifiant, leurs corps chauds ne sentant presque plus le froid mordant.

" C'est drôle, tout de même, que les gens disent autant de bien de Noël.

Kathleen tourna sa tête vers son compagnon de solitude. C'est vrai que c'était triste. Malgré la fête qui batait à plein régime là-bas, elle était décidemment bien seule. Seule entourée d'individus dont elle n'avait rien à secouer. C'est pour cela qu'elle s'était éloignée, inconsciemment.

Regarde-nous, tu crois qu'on profite de la magie de la fête ? Nope. J'ai pas l'impression.

Un messie. Venu apporter la bonne parole, non, la juste parole. Car elle avait entendu mieux comme bonne parole. Il était démoralisant quand il voulait. Kitty le laissa finir.

Peut-être qu'on est des ratés. J'crois pas être un raté. Oh. Quoique. "

Elle tourna son regard vers lui et répondit calmement :

" La magie de Noël, c'est peut-être deux personnes saoûles et seules qui se rencontrent dans un parc. Qui sait.
Non je ne suis pas tarée. Toi, peut-être. "


Elle rit et reprit la bouteille de vodka des mains glacées du jeune homme dont elle ignorait le nom. Elle s'en fichait bien d'ailleurs. L'important n'était pas le nom mais la relation. Toutes ces personnes qui encombraient sa mémoire de leurs noms insignifiants, vraiment à vomir. Elle but une nouvelle gorgée et sa vision du monde vascilla un peu plus. Elle buvrait jusqu'à voir le monde à l'envers. Cette réflexion la fit sourire.
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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptySam 9 Fév - 16:29







J avait l'impression, en quelque sorte, d'avoir cassé l'ambiance. Mal à l'aise - et ce devait être la première fois qu'il se sentait gêné depuis de nombreuses années - il se demanda comment il avait pu être assez stupide pour se livrer à la première venue. Il ne connaissait ni son prénom, ni son âge, ni ce qu'elle faisait dans la vie, ni ce qu'elle faisait là tout court. Quelques secondes passèrent ainsi avant qu'il ne se rende compte que tout cela lui importait peu : la seule chose qui comptait, c'était qu'elle était là, à côté de lui, regardant dans la même direction. Non. En fait, la seule chose qui comptait vraiment, c'est qu'elle avait accepté sa présence au moment où il en avait le plus besoin. Elle l'avait déjà sauvée, non d'une agression extérieure, mais de ses maux personnels. Quand il eut compris cela, son sourire réapparut.

K - La magie de Noël, c'est peut-être deux personnes saoûles et seules qui se rencontrent dans un parc. Qui sait ? Non, je ne suis pas tarée. Toi, peut-être.

Il se tourna vers elle et leurs regards se croisèrent au moment même où un rire chaud et bienvenu éclata de leurs gorges. Sans hésitation, il lâcha la bouteille qu'elle reprenait, sentant qu'il n'aurait plus besoin de ce breuvage à la fois exquis et odieux pour se sentir bien : il n'était plus seul, maintenant.

J - Tu as peut-être raison : peut-être que notre rencontre est engendrée par la magie de Noël. Je suppose que si nous avions été dans la même situation, mais en été, tu ne m'aurais pas aussi gentillement accueilli. En fait, tu n'aurais sûrement pas été couchée sur cette pelouse, alors que mille fêtes battaient son plein. Et moi non plus.

Silence.

J - Tu vis à Londres ou tu es là pour les vacances ?

Indirectement et surtout inconsciemment, il cherchait à savoir s'ils allaient se revoir. Bien qu'au fond, cela n'importât pas plus que les banalités : il était incapable de garder des relations avec des gens. Sauf avec MJ. Mais MJ était différente, de tout, de tout le monde. Ils avaient leur histoire, leur souvenir. Alors pourquoi diable l'évitait-elle depuis quelques temps ? Soupir.
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptySam 9 Fév - 17:01

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" Tu as peut-être raison : peut-être que notre rencontre est engendrée par la magie de Noël. Je suppose que si nous avions été dans la même situation, mais en été, tu ne m'aurais pas aussi gentillement accueilli. En fait, tu n'aurais sûrement pas été couchée sur cette pelouse, alors que mille fêtes battaient son plein. Et moi non plus. "

Kathleen réfléchit un instant et se demanda si ce lien invisible qui semblait s'être noué entre ces deux personnes n'étaient pas seulement le fruit d'un climat rude, d'un lieu sombre, de corps ivres et de coeurs vides. Elle secoua la tête, imperspectiblement, avant de déclarer doucement :

" Je ne sais pas. Les fêtes ne m'ont jamais attirées que par leur alcool qu'on y trouve en abondance.
Et puis tu sais, ce n'est pas quelqu'un pour me réchauffer que je recherche, alors été ou hiver ... "


Elle lui adressa un large sourire avant de porter la bouteille de champagne à sa bouche, plus par automatisme que par réelle envie. Elle l'aimait bien, cet étrange type débarqué entre deux arbres. Elle l'aimait bien sans le connaître, autant intérieurement qu'extérieurement, car la nuit était noire et la lumière du réverbère sale. Et si demain elle le croisait dans la rue, saurait-elle reconnaître son présumé sauveur ? Elle reconnaîtrait le son de sa voix, c'était certain. Mais voudrait-elle le revoir ? C'était troublant de se livrer à coeur (presque) ouvert à un parfait inconnu. Mais l'obscurité agissait comme un masque, comme la grille qui sépare le prêtre du pecheur. Peu importe. Kitty était sûre souhaiter le revoir. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'elle aimait la compagnie d'une autre personne. Sans doute était-il exceptionnel.

" Tu vis à Londres ou tu es là pour les vacances ?

- J'y vis. Pour tout te dire, puisqu'on en est aux confidences, je suis française mais je vis ici pour mes études. Et toi ? "

Mais une fois ses études finies, resterait-elle en Angleterre ? Pourquoi l'Angleterre déjà ? Ah oui, son frère... Quelle idée d'être venue ici finalement. Elle aimait bien Londres, surtout la nuit. C'était deja ça.
Kitty se rendit soudain compte que ses pensées étaient plus ordonnées et logiques. Elle désaoûlait ? Deja ? Non, impossible. C'était cette conversation avec l'homme qui lui remettait les idées en place. Boire encore.

" Tu m'aides à finir ? Il ne faudrait pas gaspiller... "

Dit-elle en désignant la bouteille de champagne à laquelle elle n'avait presque pas touché.


Dernière édition par le Dim 10 Fév - 14:42, édité 1 fois
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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyDim 10 Fév - 13:35

Toute personne qui aurait regardé, du haut d’un arbre, ces deux inconnus se livrer l’un à l’autre, masqués par les ténèbres, aurait trouvé fabuleux cette union étrange et inattendue. J, pour le moment, ne savait qu’en penser. Bien évidemment, il était ravi d’être avec K, de sentir sa présence à ses côtés, d’écouter sa voix suave et de répondre avec plus de sincérité que de coutume. Tout avait un sens, avec elle : chaque mot, chaque idée. Tout prenant une forme particulière et c’était comme un grand tableau qu’ils peignaient à deux, en une succession de petites touches vives, profondes.

J - Tu as peut-être raison : peut-être que notre rencontre est engendrée par la magie de Noël. Je suppose que si nous avions été dans la même situation, mais en été, tu ne m'aurais pas aussi gentiment accueilli. En fait, tu n'aurais sûrement pas été couchée sur cette pelouse, alors que mille fêtes battaient son plein. Et moi non plus.
K - Je ne sais pas. Les fêtes ne m’ont jamais attirées que par leur alcool qu’on y trouve en abondance. Et puis tu sais, ce n’est pas quelqu’un pour me réchauffer que je recherche, alors été ou hiver…
J - … peu importe. Personnellement, je ne cherchais personne, du moins pas consciemment. C’est ça qui me fait réfléchir, d’ailleurs. J’ai tendance à ne pas croire au hasard, tu sais, donc j’ai l’impression étrange qu’une multitude de signes m’a mené jusqu’à toi et que c’est le fruit du destin. Mais peut-être que toute cette théorie est stupide. Je n’en sais rien.


Silence. J méditait réellement sur le destin, sa possible existence et sa mirifique porosité. D’un côté, il ne lui plairait pas d’avoir sa vie pré-écrite sur un long parchemin sali par les années. Mais d’un autre, c’était rassurant de savoir que quelqu’un avait pensé à lui et conduit ses pas : la solitude devenait moins aiguë avec cet type de croyances. Bref, il était partagé et ne trouvait aucune réponse à ses réflexions ordinairement solitaires mais en ce jour communes.

J - Tu vis à Londres où tu es là pour les vacances ?
K - J’y vis. Pour tout te dire, puisqu’on en est aux confidences, je suis française mais je vis ici pour mes études. Et toi ?
J - Je vis également ici, mais je n’en suis pas encore exactement aux études : j’en suis à ma dernière année de lycée. Et, puisqu’on en est aux confidences, j’ai vraiment hâte d’en finir. Je ne sais pas vraiment ce que je ferai après, sachant que je suis plus une loque en ce moment qu’autre chose, mais j’ai l’impression qu’enfin je pourrai être libre. Je n’attends que ça. D’ailleurs, tu pourrais me parler un peu de ta vie d’étudiante immigrée ? Peut-être que ça me donnera des idées.


En prononçant les mots ‘étudiante immigrée’, son sourire s’était élargi et ce changement s’était senti dans sa voix. Il n’avait pas encore remarqué jusque là que K était étrangère. En même temps, il était tellement accaparé par à la fois ses réflexions, le dialogue, et la beauté inouïe du ciel qu’il lui était difficile de se concentrer sur encore autre chose.

K - Tu m’aides à finir ? Il ne faudrait pas gaspiller.

Très lentement, J se tourna vers elle et vers la bouteille. Il regarda lentement la silhouette arrondie se dessiner, éclairée faiblement par le réverbère, et sentant l’ensemble de son corps tendre vers la boisson. Il prit quelques secondes avant de répondre, mais quand il parla, une nuance claire de bonheur se ressentit dans sa voix.

J - Non, merci. J’ai assez bu, ce soir.

Un premier pas vers la guérison ?
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyDim 10 Fév - 16:57

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" … peu importe. Personnellement, je ne cherchais personne, du moins pas consciemment. C’est ça qui me fait réfléchir, d’ailleurs. J’ai tendance à ne pas croire au hasard, tu sais, donc j’ai l’impression étrange qu’une multitude de signes m’a mené jusqu’à toi et que c’est le fruit du destin. Mais peut-être que toute cette théorie est stupide. Je n’en sais rien. "

Kathleen resta silencieuse. Le destin ? La jeune femme avait du mal à mettre une idée concrète sur cette entité immatérielle. Il lui semblait lors de courtes fractions de secondes arriver à discerner la vague silhouette d'une réponse mais elle disparaissait aussitôt. Elle avait décidemment trop bu.

" L'idée que quelqu'un tire les ficelles de ma vie ne me plait vraiment pas. Alors nous dirons que cette théorie est stupide. "

Elle lui sourit. Oui, elle était seule dictatrice de ses actes, si l'envie lui venait d'aller se noyer dans la marre la plus proche, là maintenant, juste pour "rire", qui oserait prétendre que c'était de son destin de mourir aussi bêtement ? Ou si cette théorie était véridique, alors elle réussirait à sortir de ses rouages. Jouer un tour au destin. L'idée lui plaisait.
Nouvelle question.
Si elle vivait à Londres ? Oui, pour ses études... Et lui ?

" Je vis également ici, mais je n’en suis pas encore exactement aux études : j’en suis à ma dernière année de lycée. Et, puisqu’on en est aux confidences, j’ai vraiment hâte d’en finir. Je ne sais pas vraiment ce que je ferai après, sachant que je suis plus une loque en ce moment qu’autre chose, mais j’ai l’impression qu’enfin je pourrai être libre. Je n’attends que ça.

Dernière année de lycée ? Si jeune que ça ? Pas tellement, en fait. 18 ans minimum, cela faisait plus de deux ans de différence avec Kathleen. Peut-être avait-il redoublé ? Il prétendait lui-même être une loque. Le jeune homme était perdu dans les grandes voies complexes des études et cela était compréhensible. De plus, les adultes assomaient les jeunes d'angoisses inutiles quant à leur future vie professionnelle. Kitty se remémorait les nombreux discours que lui tenait sa mère. Qu'est-ce qu'elle pouvait être démoralisante. Finalement, elle ne regrettait pas du tout de s'être "exilée" à Londres, et encore moins de passer Noël avec un charmant inconnu.

" Arrêtes, je suis certaine que tu n'es pas aussi loque que tu ne le prétends. "

Mais après tout, qu'est-ce qu'elle en savait ? Elle connaissait uniquement le jeune homme ivre en face d'elle, peut-être était-il différent dans d'autres conditions plus normales. Elle secoua la tête. Non, elle était sûre qu'elle l'adorerait tout de même.

D’ailleurs, tu pourrais me parler un peu de ta vie d’étudiante immigrée ? Peut-être que ça me donnera des idées. "

Par où commencer ? Elle adorait cette vie, cette ville. Le seul point noir au tableau était le climat. Déconcertant lorsqu'on vient du sud de la France. Elle inspira et parcouru des yeux la cime des arbres.

" Eh bien... Je ne suis ici que depuis six mois environ. Je me suis achetée un petit studio bien situé et non loin de Camberwell College of Arts, où j'étudie. La belle vie quoi, vraiment. J'ai pas mal d'heures de cours mais ce que je fais me plais vraiment. On a très régulièrement des projets à rendre et c'est cela qui est le plus dur, je crois. La hantise de ne pas trouver l'inspiration à temps, les délais parfois courts. Il faut savoir s'accrocher... Il m'est arrivé d'y passer mes nuits.

Kitty plissa les yeux en fixant un point lumineux clignotant dans le ciel. Un avion...

J'adore ça. "

Un bref instant de silence perturbé par les rumeurs de la nuit s'installa. La jeune femme le brisa en proposant du champagne.

" Non, merci. J’ai assez bu, ce soir.
- Ce n'est pas faux... "

La jeune femme baissa les yeux et retourna la bouteille. Elle regarda le liquide pétillant imprégner le sol avec remords, car après tout, il avait été un élément majeur de la discussion avec l'homme.
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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyDim 10 Fév - 19:38

K - L'idée que quelqu'un tire les ficelles de ma vie ne me plaît pas vraiment, alors nous dirons que cette théorie est stupide.

J éclata de rire, en acquiesçant silencieusement, le regard allant d'étoile en étoile, retraçant les constellations. Qui dont avait ordonné ce ciel ? Etait-ce un hasard qu'elles soient agencées de telle manière qu'on puisse y reconnaître des figures ? De même, les nuages, se dessinaient-ils au gré du vent ou au gré d'un souffle divin ? Il ne répondit cependant pas à la réplique à la fois clinglante et très appréciée de K. Engager un débat philosophique n'était pas le but de cette soirée, et surtout pas dans l'état où ils se trouvaient. C'est pour cela qu'il prit plutôt le parti de vouloir faire connaissance, et après lui avoir demandé si elle vivait à Londres - question à laquelle elle répondit positivement - il lui expliqua sa propre condition, en dernière année de lycée, souhaitant plus que tout d'en finir. Avec un sourire qu'il reçut avec plaisir, elle répliqua qu'il n'était certainement pas une loque, du moins pas autant qu'il ne le disait. Cette fois encore, il ne répliqua rien, mais l'expression de son visage était nettement heureuse, comme s'il sentait le lien entre lui et K devenir plus sûr à chaque instant. Chaque mot, chaque confidence, faisait de cette soirée quelque chose d'un peu plus inouï, et de cette interlocutrice une personne à chaque fois un peu plus passionnante. Pour rien au monde il n'aurait donné sa place, même pas quelques gouttes ignobles à mettre dans son sang. Silence. Puis, elle lui parla, comme demandé, de sa vie d'étudiante immigrée.

K - Eh bien. Je ne suis ici que depuis six mois environ. Je me suis achetée un petit studio bien situé et non loin de Camberwell College of Arts, où j'étudie. La belle vie, quoi, vraiment. J'ai pas mal d'heures de cours mais ce que je fais me plaît vraiment. On a très régulièrement des projets à rendre et c'est cela qui est le plus dur, je crois. La hantise de ne pas trouver l'inspiration à temps, les délais parfois courts. Il faut savoir s'accrocher. Il m'est arrivé d'y passer mes nuits. J'adore ça.

Tandis que, sous son regard, éperdu, le ciel brillait toujours plus intensément, son coeur s'était mis à battre. Son rythme déchainé s'expliquait par la liberté qu'il retrouvait dans les mots de la jeune femme, cette même liberté qui finirait, de nombreux mois plus tard, par le sauver. Arrêter de se droguer, ce n'était pas pour quelqu'un qu'on arrivait à le faire, la plupart du temps, mais pour un rêve, un espoir nouveau qui donne des ailes. Et K, consciemment ou pas, était en train d'emplir ce monde imaginaire qu'il s'était créé d'éléments neufs et merveilleux.

J - Impressionnant. L'université de Camberwell est très connue et a une bonne réputation : c'est une preuve de talent que tu aies pu y entrer.

Un avion qui passe, et puis.

J - Atchoum, quelqu'un pense à moi. Je dis toujours ça quand je vois un avion. C'est un tic. Bref, pour poursuivre sur la vie après le lycée, comment tu as su que ce que tu voulais faire ? L'art est ta passion depuis ta naissance ? Moi, je suis perdu. Il y a bien des choses que j'aime, mais elles ont été anéanties, noyées, par mes obsessions.

Un silence. On en venait à la confession la plus importante et surtout la plus difficile à faire. J inspira, expira, en priant pour qu'elle ne le juge pas mal à cause de ce qu'il allait avouer.

J - Par mon obsession, en fait. Je me - Je suis - Enfin, je me drogue.

C'était pour cela qu'il avait refusé le champagne [HRP - Même si l'épisode du champagne vient après, on va le glisser là pour que tout ait un lien logique]. Pour se prouver qu'il était capable de se donner des limites, qu'il était capable d'avoir un rêve et de réellement se mobiliser pour l'accomplir. J tentait de sourire mais son visage restait étrangement impassible. Pour deviner ce qu'il ressentait, il fallait voir ses poings, et sentir la tension immense qui les serrait, faisant éclater ses jointures. Jusqu'à ce qu'il se redresse quelque peu pour voir la jeune femme vider la bouteille de champagne sur la pelouse. Avec un sourire réellement reconnaisant, il se recoucha et prononça d'une voix de nouveau assurée.

J - Merci.
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyDim 10 Fév - 22:05

.

Kathleen fut envahie de surprise et d'une sensation inexplicable. L'homme assis à ses côtés paraissait heureux, et cela grâce à l'atteinte de ses mots. Pourtant ses phrases lui semblaient banales, presques plates. Mais lui, il voyait en elles un espoir, une flèche dans un labyrinthe, un rai de lumière dans une forêt obscure. La jeune femme sourit à cette dernière réflexion et leva les yeux vers leur unique source de lumière. Ce réverbère, l'allégorie de l'espoir ? Pas très reluisant.
Elle avoua, à contre coeur, qu'apporter un peu de bonheur à cet inconnu lui faisait plaisir, elle que certains surnommaient la Reine des Glaces, mais toujours en murmurant de peur d'être entendu.

" Impressionnant. L'université de Camberwell est très connue et a une bonne réputation : c'est une preuve de talent que tu aies pu y entrer. "

Kathleen ne cilla pas. Elle devrait le remercier sans doute. C'est ce que ferait toute personne. Mais la jeune française n'aimait pas être flattée, elle n'avait jamais sû comment réagir. Remercie le, bon sang. Mais le silence ne dura pas car l'homme enchaîna :

" Atchoum, quelqu'un pense à moi. Je dis toujours ça quand je vois un avion. C'est un tic. Bref, pour poursuivre sur la vie après le lycée, comment tu as su que ce que tu voulais faire ? L'art est ta passion depuis ta naissance ? Moi, je suis perdu. Il y a bien des choses que j'aime, mais elles ont été anéanties, noyées, par mes obsessions. "

Le point lumineux, il l'avait remarqué lui aussi. D'un autre côté, tous deux admiraient les étoiles depuis de longues minutes, ne stoppant cette tâche futile que pour s'observer l'un l'autre. Alors comment avoir pu rater ce minuscule point lumineux ?

" Je n'irai pas jusqu'à dire que cette passion remonte à mes jeux dans le bac à sable. Plutôt au collège. Pardon, ça n'a pas la même valeur en Angleterre qu'en France. Je dirai vers 12 ou 13 ans, pour être plus claire. "

Obsessions. Ce mot trotta dans la tête de Kitty. Une obsession, ce n'est jamais bon, même quand c'est une obsession amoureuse. Dans le pire des cas on finit dérangé, avec de sérieuses tendances meurtrières.
Obsessions. Que voulait-il laisser entendre ? Alcoolisme ? Non, il venait de refuser la bouteille qu'elle lui avait tendu. Drogue ? Possible. Après tout, elle ne le connaissait pas. Si ça se trouve, c'était un pervers sexuel. Bientôt il lui sauterait dessus et...

" Par mon obsession, en fait. Je me - Je suis - Enfin, je me drogue. "

Bon. Ce n'était pas un violeur, elle resterait le grand méchant loup de la soirée. Drogue. Cela ne la surprit ni l'émeut plus que cela. Insensible ? Non. Mais l'homme en face d'elle ne désirait pas la pitié, du moins elle en doutait. Et lui faire la morale ne résoudrait pas le problème, elle en savait quelque chose. Elle repensa à Anthony, ami qu'elle avait laissé dans son pays d'origine. Adorable dealer. Il avait été impossible de lui faire lacher ses sachets de poudre, et avec le temps, la jeune femme n'essaya même plus. D'où son apparente indifférence.
Kitty hésita. Elle se rapprocha du jeune homme et prit sa tête délicatement avant de la faire basculer contre son épaule, geste affectueux d'une grande soeur envers son frère, ou d'une amie sincère. Ce n'était pas dans les règles de bonne tenue, mais Kathleen ne respectait jamais rien. Peut-être avait-elle fait cela pour montrer au jeune homme qu'elle n'allait pas s'enfuir devant une telle confidence ?
Elle chuchota, maintenant que leurs deux têtes n'étaient séparées que par quelques centimètres :

" Raconte moi ces choses que tu aimes. "
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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyDim 10 Fév - 23:15

IMPULSION.
EXPLUSION.












Après un aveu pareil, que pouvait attendre J de la part de K ? Simplement qu'elle ne parte pas. Tout ce qu'il voulait, en ce moment, c'était sentir une présence à côté de lui. Il n'osait plus trop appeler A de peur qu'il ne rompe réellement avec lui, et J filtrait très clairement ses appels. Il avait reçu les accusés de réception de nombreux textos auxquels elle n'avait pas répondu. Tout cela montrait une convergence et une seule et même idée : il risquait d'être seul, bientôt. Seul face aux ténèbres, au désespoir, à la nostalgie. Situation impensable. Aussi, K ne répondant pas immédiatement à ce qu'il lui avait dit, il prit peur et se tourna légèrement vers elle. Son geste fut par conséquent très bien accueilli et la proximité de ce corps, à la fois attirant et tellement offert qu'il en devenait simplement amical, le rassura. Inspirer, expirer. Il ne s'éloigna pas, goûtant pour la première fois depuis très longtemps à un contact corporel simultanément proche et agréable.


K - Raconte-moi ces choses que tu aimes.

Un silence s'installa pendant quelques longues minutes, J réfléchissant vraiment à ce qu'il allait répondre. La drogue ayant pris une place essentielle dans sa vie, tellement importante qu'elle avait tendance à l'obséder réellement, en pensée comme dans la réalité, il n'avait plus vraiment de goût. La nourriture n'avait plus de saveur, aller dans un lieu n'était lié qu'à la possibilité de fumer, l'intérêt pour la musique ou un livre dépendait de son état, etc. Plus rien dans sa vie ne semblait être indépendant de cette habitude ignominieuse et inexorable.

J - Je suis incapable de te dire ce qui me plaît maintenant. En revanche, je peux te dire ce que je n'aime pas et ce qui me fait peur, car ce sont des données qui n'ont jamais changé depuis mon enfance. Je déteste tout ce qui touche à la solitude, à l'obscurité, et ma pire phobie, c'est l'abandon. Tu comprends, je suis orphelin, et c'est lors d'une fugue qu'un mec dans le rue m'a fait essayer la drogue. C'est elle qui m'a bercée quand je n'arrivais pas à dormir, qui m'a prise dans ses bras quand je désespérais. C'est elle que j'aime, c'est mon monde, ma vie, ma raison d'être. Mais peut-être pourrais-tu m'en donner d'autres.

Un silence.

J - Ce que j'essaie de dire, c'est que j'ai besoin de pistes, de rêves, et tu peux m'en donner. Tu es libre, tu es heureuse, et tu m'écoutes. Tu t'intéresses.

Il se redressa, et, assis se tourna vers elle, caressant - l'éternel tic - les cheveux de la jeune femme avec ses doigts. Il les imaginait déjà, visitant une exposition, avec elle lui expliquant les symboles à comprendre, le contexte dans lequel le tableau avait été peint, etc. Il vivait en ce moment dans l'internat, un de plus après les nombreux orphelinats dans lesquels il avait toujours été enfermé. Pour le moment, il ne pourrait rien y changer, mais il aurait dix-huit ans le 14 mars. A ce moment-là, il aurait le droit de vivre ailleurs. Il laissa échapper un rire amusé, complètement libéré des effets de la drogue et de l'alcool. Conscient de ce qu'il allait dire. Sérieux sur un ton de blague.

J - Je ne sais même pas comment tu t'appelles, mais je vais te demander ce que je n'aurais demandé à personne, c'est étrange. Quoiqu'il arrive, je serai majeur en mars, et je veux partir le jour même de l'internat, continuer à aller au lycée, bien sûr, mais vivre ailleurs. Et je n'aurai pas les moyens de vivre seul, alors on pourrait peut-être - tu sais - je - vivre en - vivre en colocation. En plus, je ne serai plus seul, comme ça. Mais il y aurait des bénéfices aussi pour toi, hein. Je t'aiderai. On sera un duo gagnant. Du moins si tu acceptes. Tout cela est fou. Je ne sais même pas comment je peux demander un truc pareil. Je -

Tais-toi. Il scrutait le regard de K avec plus d'intensité qu'il ne l'avait jamais fait. Il ne suppliait pas, il cherchait la vérité. Si elle pensait que ça pourrait marcher, alors c'est que ce serait bon. Sinon, il le sentirait aussitôt. A elle de jouer.
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Kathleen Salinger
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyLun 11 Fév - 22:39

.

Le jeune homme se laissa faire, accueillant ce geste d'affection avec plaisir. Il réfléchit un court instant avant de répondre.

" Je suis incapable de te dire ce qui me plaît maintenant. En revanche, je peux te dire ce que je n'aime pas et ce qui me fait peur, car ce sont des données qui n'ont jamais changé depuis mon enfance. Je déteste tout ce qui touche à la solitude, à l'obscurité, et ma pire phobie, c'est l'abandon. "

Kathleen lacha un sourire. Jake lui apparaissait de plus en plus comme un petit garçon perdu dans une jungle hostile. Un petit garçon à l'allure d'homme mystérieux. Qui était censé protéger l'autre d'une quelconque attaque physique ? L'illusion s'envolait tel un voile blanc soufflé par le vent, révélant l'ordre des choses, inexorablement. Pourtant cela ne l'aurait pas dérangé de se faire protéger plus longtemps.

" Moi je ne t'abandonnerai pas. "

En disant ces mots, la jeune française n'avait pas réfléchi à la sincérité de son engagement, mais il lui sembla qu'elle le pensait réellement. Elle le reverrait, et elle l'aiderait, de quelque manière que ce soit. Pourquoi en serait-il autrement ?

" Tu comprends, je suis orphelin, et c'est lors d'une fugue qu'un mec dans le rue m'a fait essayer la drogue. C'est elle qui m'a bercée quand je n'arrivais pas à dormir, qui m'a prise dans ses bras quand je désespérais. C'est elle que j'aime, c'est mon monde, ma vie, ma raison d'être.

Joyeux, tout cela. Scénario banal. Si banal que Kathleen avait souvent douté de son efficacité. Elle repensa aux mises en garde des adultes lorsqu'elle n'était qu'une gamine. "Si un monsieur te propose des bonbons, refuse." Si on considérait que la drogue s'apparentait à une gourmandise, alors la jeune femme n'aurait pas dû rire au nez des grandes personnes. "Il faut vraiment être bête pour accepter." Rétorquait-elle à chaque fois. L'homme en face d'elle était-il bête ? Non. Naïf, peut-être. Et perdu.
La drogue comme raison de vivre, triste aveu.

Mais peut-être pourrais-tu m'en donner d'autres. "

La jeune femme réfléchit, ne sachant quelle passion insuffler à l'être blotti au creux de son cou. Ni comment, d'ailleurs.

" Ce que j'essaie de dire, c'est que j'ai besoin de pistes, de rêves, et tu peux m'en donner. Tu es libre, tu es heureuse, et tu m'écoutes. Tu t'intéresses. " [HRPG : Tu t'intéresses ? J'ai pas trop compris xD]

Libre et Heureuse. Kathleen doutait de l'authenticité de ces adjectifs. Certes elle n'était dépendante d'aucune drogue, mais qui pouvait prétendre être libre ? Et puis le bonheur est vicieux, il vous nargue et se cache, joue au yoyo avec vos émotions. Kitty tenta de se remémorer un récent moment de bonheur. Tout n'était qu'illusion. Les soirées n'apportaient qu'ivresse et adrénaline éphémères, bientôt remplacées par un mal de crâne détestable. Et quoi d'autres ? Une vie solitaire parfois comblée par des sorties entre amis. C'était ces moments là qui laissaient le plus entrevoir les portes dorées du Bonheur. Mais sitôt qu'on les effleure elles s'envolent, dévoilant le décor de théâtre de notre quotidien gris. Vicieux, hein.
La chair de poule se propagea à travers tout son corps, en partant du haut. Kathleen se tourna vers le jeune homme qui lui caressait les cheveux, surprise. Cela semblait une habitude chez lui, à en croire son regard, comme une obsession au même titre que la drogue. Elle se laissa faire, fermant les yeux et déclarant :

" Je ne sais pas. Ma vie est morne. Mais puisque tu sembles placer tous tes espoirs en moi, je veux bien essayer d'egayer la tienne.

Elle ouvrit les yeux, les plongeant dans ceux du brun ténébreux.

Qui sait, tu illumineras peut-être la mienne. Tu as déjà fait de cette soirée un moment exceptionnel. "

Puis le jeune homme laissa échapper un rire quasi nerveux.

" Je ne sais même pas comment tu t'appelles, mais je vais te demander ce que je n'aurais demandé à personne, c'est étrange. Quoiqu'il arrive, je serai majeur en mars, et je veux partir le jour même de l'internat, continuer à aller au lycée, bien sûr, mais vivre ailleurs. Et je n'aurai pas les moyens de vivre seul, alors on pourrait peut-être - tu sais - je - vivre en - vivre en colocation. En plus, je ne serai plus seul, comme ça. Mais il y aurait des bénéfices aussi pour toi, hein. Je t'aiderai. On sera un duo gagnant. Du moins si tu acceptes. Tout cela est fou. Je ne sais même pas comment je peux demander un truc pareil. Je - "

Il se tut, n'osant ajouter aucune parole, de peur de s'enfoncer sans doute. Kathleen, abasourdie, parcourait du regard chaque parcelle de son visage plongé dans l'obscurité. C'était si imprévisible. La jeune française ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit, tout simplement car aucun sentiment n'arrivait à se détacher de la masse de pensées grouillantes qui se fracassaient contre les parois de son cerveau. Vivre avec un inconnu ? Biensur elle l'aimait beaucoup, mais elle ne le connaissait pas. Et puis il était drogué. Non qu'elle ait quelque chose contre les drogués mais elle ne désirait pas que ces substances illégales pénétrent dans son studio. D'ailleurs, il n'était pas très grand ce studio. Oui mais comment refuser une telle demande à un garçon aussi adorable ? Elle aimait la solitude, mais il lui semblait aimer encore plus la présence agréable de ... Son prénom ? Elle ne le connaissait pas. Pouvait-elle vraiment l'aider ? Il l'affirmait, alors elle le croyait. Duo gagnant. Un sourire discret s'afficha sur le visage de Kitty.

" Tu sais, c'est petit chez moi. J'ai un lit double mais si la promiscuité te tracasse on peut toujours installer un matelas dans un coin, histoire que la situation soit moins ambigüe. Mais tout cela à une condition.

Elle attrapa la tête du jeune homme avec ses deux mains, et colla son front au sien, plissant les yeux.

Que tu me dises ton foutu prénom. "

Elle lâcha le visage de son nouveau-futur colocataire et éclata de rire.
Et puis, peut-être que d'ici là, il aura changé d'avis.
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyMar 12 Fév - 1:32









K - Moi, non, je ne t'abandonnerai pas. - Je ne sais pas. Ma vie est morne. Mais puisque tu sembles placer tous tes espoirs en moi, je veux bien essayer d'égayer la tienne. Qui sait, tu illumineras peut-être aussi la mienne. Tu as déjà fait de cette soirée un moment exceptionnel.

Silence. J n'aurait pas pu rêver mieux. Sans interrompre son geste circulaire et rassurant, aimant le contact de ces cheveux soyeux, il tentait d'absorber sans laisser trop d'euphorie s'échapper de son visage, ce que lui avait dit la jeune femme. D'abord, elle ne l'abandonnerait pas, et même si cette déclaration avait certainement été dite trop rapidement, sous l'effet de l'alcool et dans l'élan du moment, il gardait cette phrase en considération, celle-ci voulant beaucoup dire à ses yeux. D'autre part, elle disait que sa vie était morne - ce qui ne pouvait que le décevoir, car il n'aimait pas ni l'idée que sa vie soit vraiment morne, ni l'auto-dévalorisation - mais cela était rehaussé par l'engagement qu'elle prenait d'éclairer sa vie. D'autant plus qu'il la savait capable de le faire, étant donné son intelligence, sa sensibilité, et le fait qu'elle s'intéressait à ce qu'il disait, cela se voyait dans son regard. Enfin, elle parla d'un éventuel échange, comme quoi lui aussi pourrait lui apporter du bonheur. A cette idée, il sourit de plus belle. L'impression de passer une magnifique soirée était donc partagée.

J - Tu ne fais pareillement que m'éblouir depuis tout à l'heure. Mon rayon de soleil, ou en l'occurrence, mon rayon de lune.

Un inconnu aurait pu croire à une déclaration d'amour. C'était en fait le dialogue amusé de deux jeunes gens qui ont trouvé un interlocuteur à la hauteur - enfin. Puis vint la fameuse déclaration de J, après laquelle il inspecta avec attention le regard de la jeune femme, y cherchant la Vérité. Ce qu'il y lut fut bien plus compliqué à décrypter. Il y eut des doutes, de l'espoir puis de la crainte, de l'incertitude puis un semblant de sourire. Et enfin, elle parla.

K - Tu sais, c'est petit chez moi. J'ai un lit double, mais si la promiscuité te tracasse, on peut toujours installer un matelas dans le coin, histoire que la situation soit moins ambigüe. Mais tout cela à une condition : que tu me dises ton foutu prénom.

La crainte de la première phrase, et puis l'euphorie des mots suivants. Cette fois, il ne se contint pas, et quand il fut si proche du visage de K, il la prit dans ses bras et la fit se lever. Un, deux, trois. Et, soudain, dans les pénombres de Hyde Park, deux jeunes gens entamèrent une valse au rythme bien étrange.

J - Reprenons donc l'histoire dans ses formes. Nous sommes à un bal, masqué de préférence, mais peu importe, au fond. Deux inconnus qui parlent, et vous finissez par me demander mon nom. Jake Wakefield, vous réponds-je aussitôt, pour vous servir, madame. Et vous êtes ?

Pas le même silence que tout à l'heure, empli de doutes et de questions. Cette fois-ci, c'était un silence dans lequel explosait le bonheur du jeune homme. Non seulement il n'allait pas être seul, ce qui était déjà en soi une source de bonheur intense, mais en plus la personne avec qui il allait vivre était une jeune femme extraordinaire, pleine de bon sens, de talent et d'empathie pour les autres. Il ne savait pas encore qu'on la surnommait La Reine des Glaces, et lui s'apprêtait déjà à l'appeler 'mon rayon de lune', émerveillé par ces mille attributs qu'elle possédait. Il ne pensait pas lui dire un jour 'je t'aime', non, mais pouvoir la serrer dans ses bras sans qu'il y ait d'équivoque et dormir dans un même lit sans qu'il y ait de gêne. Une nouvelle paire se formait. La magie de Noël ?
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyMar 12 Fév - 21:56

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" Tu ne fais pareillement que m'éblouir depuis tout à l'heure. Mon rayon de soleil, ou en l'occurrence, mon rayon de lune. "

Sourire. Kathleen prit conscience de la double personnalité ancrée en elle, comme les deux faces différentes d'une pièce de monnaie. Sur le recto, ancien et poli par les années, était inscrit son caractère froid et égocentrique dont l'illustration serait un portrait hautain. Le verso, encore brûlant du marquage récent, contenait sa gentillesse et son attention envers lui. Alors qu'elle réfléchissait à l'iconographie éventuelle de cette face, Jake lui demanda si il pouvait venir habiter avec elle, question à laquelle elle répondit positivement après une courte mais dense réflexion, à la seule condition qu'il lui révèle son prénom.
La française n'eut que le temps de voir le jeune homme plonger sur elle que déjà celle-ci était redressée, sur ses deux jambes engourdies. Ce dernier se mit à exécuter une danse joyeuse et sacadée, les corps des deux personnes vascillant sous l'alcool encore présent dans leur sang. Tandis que Kitty s'efforcait de ne pas flaichir sous ses jambes hésitantes, le garçon déclara d'un ton cérémonieux :

" Reprenons donc l'histoire dans ses formes. Nous sommes à un bal, masqué de préférence, mais peu importe, au fond. Deux inconnus qui parlent, et vous finissez par me demander mon nom. Jake Wakefield, vous réponds-je aussitôt, pour vous servir, madame. Et vous êtes ?

Jake. Elle aimait bien ce prénom, c'était classe et frais. Il lui convenait parfaitement.

- Moi ? Je suis...

Regard malicieux, le corps se raidit, les muscles se tendent, elle prend son élan.

... Si vous tenez à le savoir il faudra m'attraper ! "

Cria-t-elle en s'éloignant déja de son cavalier de danse improvisée, courant aussi vite que son état lui permettait vers le bosquet d'arbres le plus proche. Lui donner l'occasion d'être le grand méchant loup. Et jouer le rôle de la princesse en danger, histoire de retourner l'ordre des choses. Et de finir cette soirée en beauté.

" Promenons-nous dans les boiiis ;
Pendant que le loup n'y est pas... "


La jeune femme chantait cette traditionnelle chanson en français sans même s'en rendre compte, tout en s'enfonçant un peu plus dans l'épaisseur du feuillage humide, trébuchant sans cesse sur des racines sinueuses et prenant de temps à autres appui sur les troncs disgracieux des arbres silencieux. Elle se promit entre deux regards en arrière pour constater l'évolution de son poursuivant d'immortaliser cette soirée, plus tard le lendemain, en esperant que la vodka n'absorbera pas ces souvenirs et ces détails. Elle voyait déja la scène : une forêt lugubre comme celle de Blanche-Neige, dans lequel une fille en belle robe de bal malheureusement déchiquetée serait debout derrière un arbre, souhaitant se cacher de l'ombre menacante projetée sur plusieurs troncs d'arbres. Tout se jouerait dans le regard de la jeune fille. On n'y lirait pas de la crainte mais un amusement dissimulé, tout comme l'imposante massue qu'elle tiendrait dans une main.
Ouai, c'est ce qu'elle peindrait.
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyJeu 14 Fév - 0:02

Quelle chance. J ne cessait de se répéter ces deux mots dans son esprit, pensant à cette théorie du battement de l'aile. S'il n'était pas allé à cette soirée, s'il ne s'était pas drogué, s'il n'avait pas dansé avec cette fille, s'il ne s'était pas enfui, s'il n'avait pas couru. Et puis, si elle n'était pas partie de sa propre fête, si elle n'avait pas eu de bouteille à la main, si elle ne l'avait pas bien acceuillie. Mon rayon de lune. Il souriait, tandis qu'elle ne pouvait voir ce visage métamorphosé. Il croyait en la chance, maintenant, et grâce à elle. Danser. Les pas de la valse étaient très simples mais demandaient un rythme exact et précis afin que l'ensemble prenne forme. Malheureusement, les corps de J et K titubaient à cause de l'alcool et de la drogue. Même si les phrases avaient retrouvé leur continuité et l'esprit sa perspicacité, physiquement ils étaient toujours affaiblis par les substances qu'ils avaient prises au long de la soirée. Heureusement qu'ils s'étaient trouvés, car seuls chacun de son côté, ils auraient continué, abusé, et baddé. La magie de Noël. Que J mit en scène en prenant un ton cérémonieux afin de reprendre les choses en main, de façon divertissante. Maintenant, il fallait qu'il séduise K pour la convaincre que l'accepter dans son appartement avait été une bonne décision. Et cela, par n'importe quel moyen.

K - Moi, je suis -

Silence. J se demandait presque si elle avait vu quelque chose qui l'avait frappée, ou si elle s'était évanouie sur son épaule, mais non. Elle se crispait nettement, et soudain, elle s'élança. Surpris, il resta immobile, se demandant pourquoi elle fuyait ainsi. Avant qu'elle ne lui demande de la suivre. Sourire. A ce moment-là, il prit ses jambes à son cou, se mettant à courir plus vite qu'il ne l'avait jamais fait. Son souffle s'accéléra très vite, et ses bras, d'eux-même, se balancèrent de chaque côté de son corps, comme les rames des barques. Hélas, drogues et alcool ne lui laissaient pas la paix : il ne cessait de trébucher sur des racines, des feuilles, des branches, et de dévier sa course à travers les buissons et les arbres. Le point positif était que K était dans le même état : aussi gagnait-il du terrain peu à peu. Jusqu'à la rattraper et la prendre dans ses bras, comme une princesse. Murmures.

J - Le grand méchant loup est arrivé.

Il se remit à courir, mais cette fois-ci, il avait la jeune femme dans les bras, en plus de la tête qui tourne, et du pied qui défaille. Parfait. Ils étaient comme dans un rêve, les images autour d'eux défilant et vibrant, floues et magnifiées à la fois. Le ciel était obscur, mais une fois sortis hors de la voute angoissante des arbres, la lune et les étoiles guidèrent les pas ébauchés et débauchés du jeune homme. Courir, aspirer un peu d'oxygène, continuer. La grille du parc sembla s'ouvrir d'elle-même mais J ne s'arrêtait pas. Dans les rues, il n'y avait presque personne, encore. Les gens étaient chez eux, célébrant la fête en famille, contant des histoires sur le Père Noël, ou la légende du p'tit Jesus. A cette pensée, J ralentit brusquement et fit délicatement descendre K. Essoufflé, il lui jeta un long regard avant de sourire. Elle lui rendait sa gaieté, naturellement, sans même le vouloir. Et dire qu'ils allaient vivre ensemble trois mois plus tard.

J - Merci pour ce soir.

Il sortit son portable et le tendit à la jeune femme, pour qu'elle inscrivît son numéro. Son regard en disait long, attendant avec inquiétude qu'elle prouve que leurs engagements n'étaient pas en l'air. Elle pouvait encore se désister, et à cette idée, un monde s'évanouirait, un rêve finirait.
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Kathleen Salinger
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyJeu 14 Fév - 22:36

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Kathleen n'était pas une bonne coureuse. Bien qu'elle puisse atteindre une vitesse élevée, il ne lui fallait pas longtemps pour s'essoufler. L'endurance n'était pas une de ses qualités, au même titre que la patience. D'ailleurs, ces deux principes étaient comme des synonymes mais n'agissaient pas sur le même plan. Tandis que la patience était d'ordre moral, l'endurance, elle, était plutôt physique.
Aussi la disance la séparant de Jake avait considérablement diminuée en quelques minutes de course effrainée à travers bosquets. La jeune française luttait pour ne pas que celle-ci continue à réduire, mais le garçon semblait posséder des prédispositions à la course, ou à la fuite. Kathleen ne fuyait jamais, peut-être était-ce pour cela qu'elle était si piètre athlète. Surement fausses toutes ces théories, mais elles permettaient à Kitty de se justifier devant cet écart qui diminuait à vu d'oeil. L'alcool et les substances illicites qu'il avait ingéré jouaient en la faveur de la jeune femme mais elle fut brusquement soulevée de terre. Laissant échapper un cri de surprise, elle éclata ensuite de rire en découvrant le visage souriant de son poursuivant.

« Le grand méchant loup est arrivé. »

Elle étreignit l'homme et déposa un baiser sur sa joue, avant que celui-ci ne reprenne sa course effrainée. Sa tête tournait et tout son corps semblait tanguer à chaque pas de Jake. A moins que les deux êtres ne tanguaient réellement, ce qui était d'ailleurs plus que probable.

« Un kaléidoscope. Ouai, un kaléidoscope. » Murmura-t-elle pour elle même.

Le vert sombre du parc mal éclairé fut bientôt remplacé par le gris bitume des rues de Londres et les lumières aggressives mais néanmoins accueillantes des guirlandes électriques et des vitrines des magasins magnifiquement décorées pour ce jour tant adoré.
Ce fut comme un réveil. Passage du sombre au clair. De la magie à la réalité. Comme quoi toute cette explosion de couleurs n'étaient qu'artifices. Unis dans la nuit. Seuls le jour. Kathleen éprouva un pincement au coeur inattendu. Car le jour arriverait, et les deux individus devraient se séparer. Puisse le Temps se suspendre, pour que Jake et elle continuent de courir dans Londres, éternellement.
Kitty secoua la tête, se traitant silencieusement d'idiote. Elle voulait juste essayer d'échapper au morne quotidien. Redescendre sur terre. Les études, les repas au KFC, le cinéma... Puis dans trois mois...

« Merci pour ce soir. »

Cette phrase marquait la fin iminente de cette soirée inoubliable. La française était persuadée que même les effets de la boisson de pourrait en ternir et corroder les souvenirs. Elle lui sourit et l'enlaça, dissimulant sans peine sa tristesse naissante, habituée à cacher ses sentiments.
Le jeune homme lui tendit alors son portable, pour qu'elle y inscrive son numéro. Elle regarda ce petit bout de technologie, y voyant la clé de leur futur commun, et l'attrapa lentement.

PRENOM : _
NOM :


Kathleen sourit. Continuons le jeu jusqu'au dernier instant de rêve.

PRENOM : Princesse
NOM : En péril_


Elle enregistra son numéro, puis avant de rendre le portable à son propriétaire, elle écrivit son prénom dans un message vierge et l'enregistra dans 'brouillon'.

« Je compte sur toi pour me harceler. »
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Jake Wakefield

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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyDim 17 Fév - 11:59

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Ils allaient se quitter. Inexorablement, la vivacité fugace des étoiles se ternirait, de plus en plus vite, jusqu'à ce que le ciel devienne clair, d'un blanc étrange qui ne tarderait pas à devenir bleu. J regarda longuement K avant de la poser sur le trottoir. Il ne voulait pas quitter des yeux le seul élément qui le raccrochait encore à leur rêve commun, rêve d'une nuit, rêve d'amis. Les lumières, les logos, les néons, les ronronnements lointains de voitures, métros, circulations présentes mais invisibles, semblaient chercher à les ramener dans la réalité, les aggripant pour ne plus les lâcher. Ils refusaient et dans leurs yeux se reflétaient une lueur de tristesse. Au-dessus de leurs têtes, quelques oiseaux passèrent en sifflant joyeusement l'arrivée du jour. Pour certains, cet avènement de la lumière était une bonne chose. Pour eux, c'était la fin.

J - I hate birds.

Il fit une moue et ne retrouva son sourire qu'en regardant K, penchée sur son portable et pianotant sur les touches. Pourquoi prenait-elle donc autant de temps ? Ne savait-elle pas se servir de ce portable ? Ou faisait-elle des choses qu'elle lui cachait ? Tiens, ce serait amusant à savoir, une fois qu'elle serait partie. Il hocha de la tête en signe de remerciement quand elle lui rendit le téléphone, sentant toujours son coeur battre, mais cette fois de soulagement. Sourire malgré le départ prochain, malgré la séparation inévitable, malgré la seconde où ils allaient partir chacun de leur côté pour se revoir ils-ne-savaient-quand. Soupir.

J - Fais-moi confiance. Je t'appellerai. Je te harcèlerai jusqu'à ce que tu répondes. Parce que, et souviens-toi bien de cela, je ne le répèterai pas, tu es ma lueur d'espoir, la seule à laquelle je puisse encore m'accrocher.

Il resta immobile, silencieux, puis la prit dans ses bras, sentant que cette étreinte finalisait leur rencontre, finalaisait cette soirée, finalisait cette nuit. Adieu ? Non. C'était un simple à bientôt et pourtant le coeur de J était aussi déchiré que si elle partait en Amérique. Stupides émotions, incontrôlables et si pesantes. Il desserra l'étreinte, et, voulant être celui qui s'éloigne, il la salua une dernière fois d'un signe de tête, et partit. Il marchait, chaque pas l'amenant un peu plus loin de leur rêve, de leur merveilleuse nuit. Il se rappellerait toujours de Hyde Park. Le lieu de leur rencontre. Le jour de Noël. La magie de Noël. A bientôt.
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Kathleen Salinger
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MessageSujet: Re: I am the Who when you call Who's there ? [terminé]   I am the Who when you call Who's there ? [terminé] EmptyDim 17 Fév - 17:34

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« I hate birds. »

Jamais Kathleen n'avait autant redouté le lever du soleil. Cruel, abominable. Il la narguait de sa clarté, balayait l'obscurité divine. Balayées les gouttes d'humidité dans le dos des deux personnes, balayés les masques qui leur avaient permis de lier ce lien si fort, attaché au plus profond de leur être. Le jour levant tentait de le rompre, chose impossible sinon l'étirer. L'étirer à l'infini, partout où ces deux jeunes gens iraient l'un sans l'autre. C'était une sensation désagréable, un cap à franchir avant que l'on s'accoutume à ce vide.
Kitty se demanda s'ils étaient les deux seuls à redouter cette clarté et ses bruits familiers grandissants, s'ils étaient les deux seuls à regarder avec une mine de dégoût ce monde s'épanouir. Ils étaient deux exceptions.

« Fais-moi confiance. Je t'appellerai. Je te harcèlerai jusqu'à ce que tu répondes. Parce que, et souviens-toi bien de cela, je ne le répèterai pas, tu es ma lueur d'espoir, la seule à laquelle je puisse encore m'accrocher. »

La jeune femme, touchée par de si belles paroles, voulut se jeter dans les bras de Jake mais celui-ci fut le plus rapide. Cette étreinte était différente que la précédente, dans le parc. Par ce geste Kathleen n'avait plus l'impression de protéger le jeune homme, petit oisillon tombé du nid, mais elle avait la réelle sensation que cette protection était réciproque. Finalement, Jake aura réussi à la sauver. Voila, le dernier contact physique avec son sauveur, l'esprit de noël, il fallait à présent partir. Partir vite, pour que la souffrance soit la plus brève possible. Elle irait dormir, sentant le contre coup de la soirée alcoolisée et riche en émotions apparaître.
Le jeune homme s'éloigna, sans se retourner. Elle le regarda partir, espérant que tout irait bien pour lui. Qu'il arriverait à sortir du cercle infernal de la drogue, mais pour ça il comptait sur elle.
Partir à son tour, et dormir.

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